Les trois points de Valentin

Saison 2 (2017–2018)

Les 3 points de Valentin
37 min readJan 17, 2018

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Deuxième année de cette lettre mensuelle dans laquelle je partage trois points marquants. Abonnez-vous pour la recevoir directement dans votre messagerie, avant de retrouver toutes les nouvelles éditions dans cet article.

Les 3 points du 3 août 2018

1. UNE FÊTE

Mariage au soleil et en famille le 14 juillet à l’abbaye et sur le site des Forges de Paimpont, au cœur de la forêt de Brocéliande en Bretagne. Avec danses traditionnelles et galettes-saucisses au programme !

2. UNE VICTOIRE

Dans un enchaînement d’émotions extraordinaire, cette belle équipe de France gagnait la Coupe du monde dès le lendemain ! 20 ans après l’éternelle victoire de 1998, que nous avions vécue avec nos yeux d’enfants…

3. UN ENVOL

Juste après, nous décollions pour la destination surprise : la Turquie ! La bouillante ambiance d’Istanbul, les ruines émouvantes de la Troie homérique, la douceur de l’île égéenne de Bozcaada et, surtout, les paysages uniques de Cappadoce observés lors d’un vol en ballon et de randonnées inoubliables !

Les 3 points du 3 juillet 2018

1. UN SAUT DANS LE BONHEUR

La porte s’ouvre. L’air frais nous saisit lorsque nous pivotons vers l’extérieur. Nous voici soudainement largués à 4000 mètres d’altitude pour une chute libre à 200 km/h ! La sensation est époustouflante, les repères déboussolés. Au bout de 50 secondes, notre parachute est déployé. Nous nous stabilisons temporairement, avant d’orienter notre descente précise vers l’aéroclub de Péronne grâce à des virages rapides dans un ciel parfaitement dégagé…

Je me remets tout juste des émotions du dernier weekend. Davantage qu’un “enterrement” de vie de garçon, c’était un concentré de sensations vivifiantes avec une fière brochette d’amis formidables : saut en parachute, bowling, karting, paintball, restaurants et déguisements… ce fut une flamboyante surenchère qui me laissera des souvenirs aussi indélébiles que ce France-Argentine bourré de rebondissements que nous avons partagé, dans un cadre surréaliste, avec le club de foot d’un village picard. Je fus comblé !

Pas de photos ! C’est bien connu : ce qu’il se passe lors d’un EVG ne sort pas du cercle des participants !

2. UN MARIAGE DANS UNE ÉGLISE

Après la grande fête du mariage civil en avril à Paris, rebelote en juillet, en famille et en Bretagne. Pour moi qui ne suis ni croyant ni baptisé, l’organisation de cette cérémonie religieuse n’avait rien d’évident. Il n’est pas tellement plus simple d’en parler, la liberté de croire ou de ne pas croire relevant de notre intimité profonde et personnelle, y compris au sein d’une famille ou d’un couple.

Toutefois, puisque j’ai suivi ces derniers mois avec Hélène et d’autres couples le cheminement préparatoire exigé par l’Église catholique, je peux partager une impression d’ensemble. Partant d’une position très distante avec le fait religieux sous toutes ses formes, je retire de cette expérience la capacité de ce cadre spirituel à apporter aux pratiquants réguliers un espace équilibré qui est à la fois convivial et personnel, qui se vit en communauté mais se nourrit surtout de temps de respiration et de réflexion sur soi et sur ses propres choix.

Il faudrait désormais confronter ce ressenti à d’autres contextes et religions, pour continuer à rencontrer ce que, rationnellement, je ne comprends pas.

Des surprises nous attendent dans la forêt de Brocéliande…

3. UN NAUFRAGE DANS NOS CONSCIENCES

Malgré cette période personnelle réjouissante, impossible d’occulter de mes pensées les conditions indécentes qu’endurent les milliers de migrants qui tentent de rejoindre une Europe qui se fracture à leur sujet. La gestion des réfugiés a crispé les opinions et alimenté l’arrivée au pouvoir de gouvernements illibéraux en Hongrie, en Pologne, en Autriche, et dernièrement en Italie… C’est frustrant car je repense au témoignage de Camilla, une Italienne interviewée lors de mon tour d’Europe en 2011 : elle évoquait cette tension qui, déjà à l’époque, était prégnante de l’autre côté des Alpes. J’avais conclu le film sur son rêve que nous ne nous sentions “pas seulement des Italiens, des Français, des Allemands, mais des Européens” et que nous agissions en conséquence, c’est-à-dire de manière solidaire et coordonnée.

Sept ans plus tard, lorsque l’on constate le glissement des dirigeants perçus comme modérés et pro-européens, l’échec politique, culturel et opérationnel de toute l’Europe est déprimant… La constitution du nouveau gouvernement italien début juin semble avoir accéléré un terrible engrenage dans la fuite en avant nationaliste, xénophobe et répressive. Nous ne pourrons pas oublier que le Gouvernement français a laissé passer, en silence et sans prêter assistance malgré les conventions internationales, le navire Aquarius en détresse qui se trouvait à quelques kilomètres seulement de la Corse. Malgré l’accord négocié lors du dernier Conseil européen, l’escalade symbolique se poursuit. Hier, je lisais que des États-membres utilisent les données personnelles enregistrées sur les téléphones portables des migrants pour mieux les expulser. Aujourd’hui, je découvre que l’ancien camp de concentration de Dachau en Allemagne va être utilisé pour loger des migrants… Jusqu’où ira-t-on ?

Conscient que ces problèmes n’appellent pas de résolutions faciles et que je ne mène moi-même aucune action concrète sur la question, je me sens pour le moment essentiellement démuni. J’ai pourtant la conviction que nous ne sommes qu’au début de l’histoire : dans 30 ans, la population du continent africain aura doublé et les facteurs de migration écologique seront démultipliés. Comme je m’attends à ce que le sujet soit central dans la campagne européenne de l’année prochaine, je vous donne rendez-vous sur le compte Twitter de myEuropeanDream.eu que je vais progressivement réactiver pour me documenter et partager des ressources.

L’itinéraire de l’Aquarius (source : AFP)

Les trois points du 3 juin 2018

Quelques nouveaux lecteurs reçoivent aujourd’hui leurs premiers “trois points” grâce au lien intégré au message annonçant la fermeture de mon compte Facebook le 25 mai dernier. Le concept est simple : chaque mois je partage trois points qui ont retenu mon attention. Cet exercice me permet de formaliser à intervalle régulier des idées ou intuitions qui, autrement, demeureraient éternellement notées sur des dizaines de brouillons. Je tente de varier les sujets d’une édition à l’autre, mais ce mois-ci je me concentre sur le ressenti politique que j’ai emmagasiné au cours de ces derniers mois. Vous n’y trouverez peut-être pas le même sens, mais poser enfin ces lignes me libère de récentes réflexions. Vous pouvez également relire les précédentes éditions ici pour la première saison (2016–2017) et là pour la deuxième (2017–2018). Bonne lecture et n’hésitez pas à me faire parvenir vos retours !

1. UNE ATTENTE AMBIGÜE

Je reste de gauche dans le “nouveau monde” de 2018. Comme beaucoup d’autres, je suis fondamentalement déboussolé. Il y a un an, à l’approche des élections, j’évoquais mon hésitation devant les options politiques proposées. Il est normal que les recompositions prennent plusieurs années, mais le point d’étape n’est pas rassurant. Les insoumis s’orientent vers un populisme primaire et binaire, la galaxie écolo-socialiste poursuit une longue lutte contre l’extinction et l’action du président Macron penche de plus en plus sensiblement vers la droite verticale et technocratique. Sans doute est-il trop tôt pour que la situation se décante, que les initiatives citoyennes s’agglomèrent et que des alternatives apparaissent localement comme nationalement, mais au gré de plusieurs discussions amicales et professionnelles en ce curieux mois du cinquantenaire de Mai 68, j’ai vu bourgeonner des aspirations nouvelles.

Ni romantisme ni nostalgie révolutionnaire dans ce propos. Bien au contraire : en 2014, après deux violents échecs électoraux à Aubervilliers et aux européennes dans la circonscription Centre, j’ai compris que si les germes d’opposition observés débordaient en révolte violente, j’en serai une cible privilégiée avec mes idéaux cosmopolites et mon insouciant mode de vie est-parisien. Ma rupture quasi-schizophrénique avec le “monde politique” date de ce moment-là. La politique est affaire de langage et de symboles. Là où les fins de mois sont douloureuses et les perspectives de progrès sont maigres, le vocabulaire fragile et creux de nos éléments de communication s’est heurté à la réalité et s’est épuisé. Le dialogue entre des pans entiers de la société paraît au mieux difficile, souvent impossible. Il faut empêcher la poursuite de ce délitement social si l’on veut éviter un préoccupant dénouement à l’italienne.

Soit. Mais comment et pour quoi s’engager dans pareil contexte ?

2. UNE CITATION LIBÉRATRICE

“Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse.

J’ai mis plus de dix ans à faire la paix avec cette citation extraite du discours d’Albert Camus lors de sa réception du prix Nobel de littérature 1957. Lorsque je l’ai découverte entre 16 et 18 ans, à l’âge où changer le monde demeurait un raisonnement théorique, son fatalisme apparent m’a profondément révolté. J’ai gardé en moi une forme d’antidote volontariste à ce renoncement qui me paraissait inacceptable. Sans doute cette citation, à laquelle j’ai très régulièrement repensé, a-t-elle orienté certains de mes choix, me procurant le sentiment grisant de ne rien compromettre de mes promesses adolescentes.

Tocqueville disait que “chaque génération est un peuple nouveau”. Assurément, le monde dont notre génération fait l’expérience est rempli de paradoxes. Les connaissances partagées et les conditions d’existence n’ont jamais été aussi favorables à l’échelle de l’humanité (regardez ces 5 graphiques) et pourtant nos sociétés — au moins en Occident — sont incapables de se projeter dans un avenir qui ne conduise pas à une désintégration sociale et/ou écologique cauchemardesque. Notre confort matériel s’accompagne de la peur de le perdre. Le bonheur des beaux jours est assombri par le caractère inéluctable du changement climatique. Notre quête de sens se heurte à nos rythmes de travail (ou d’absence de travail). Instagrammer le reflet filtré de notre quotidien ne suffit plus à nous apaiser : avec la globalisation et la complexification des enjeux, nous prenons conscience que nous ne sommes individuellement plus maîtres de grand chose et collectivement trop peu organisés pour changer le cours des événements. Le vertige nous saisit devant le spectacle des troubles vécus par nos voisins : comment la démocratie et le vivre-ensemble pourraient-ils résister plus longtemps à ces constats ?

À 30 ans, après avoir vécu quelques victoires et au moins autant de désillusions, observé des sociétés incomparables sur quatre continents et repéré des invariants humains, été fasciné par les nouvelles technologies et questionné leurs inévitables limites, j’ai appris à lire entre les lignes de Camus. Depuis quelques mois, j’y ai même trouvé un apaisement qui me donne plus de force et de résilience pour affronter les défis et les violences qui se présentent. Sans doute a-t-il toujours été vaniteux — et donc dangereux — de vouloir changer le monde et les autres. La recette que j’adopte pour nourrir un optimisme lucide sur notre génération puise ses ingrédients dans un changement de posture : miser sur la bienveillance et l’expérience. C’est-à-dire ne pas renoncer à faire confiance à autrui, se mettre à sa place pour comprendre ses propres déterminismes et chercher des solutions humanistes dans mon domaine de compétence. La tâche est assurément fastidieuse, le besoin sans cesse renouvelé, l’étendue des champs impactés impossible à couvrir seuls, les ressources limitées, mais si nous coopérons, un mouvement de société décisif est à notre portée dans les dix ans à venir.

“Il faut imaginer Sisyphe heureux”, disait également Camus.

3. UNE ATTITUDE À CHANGER

La tour brille tant que de loin elle est visible
Pour tous les marcheurs tournés dans sa direction.
Sa belle silhouette suscite l’admiration,
Si proche et en même temps si inaccessible.
Sans attendre on désire atteindre le sommet.
Le regard fixant l’horizon on dirige,
Car voir d’en haut la base procure des vertiges
La récompense est pour le premier de cordée.

Le mur peut être de différents matériaux
Bois, pierre, ciment, il est toujours une frontière,
D’un côté on rallie sous une triste bannière
Pour de l’autre réduire des hommes en bestiaux.
Ne sert-il pas juste à détourner l’attention
D’un peuple en colère qui se croyant assiégé
Reste insensible à ses semblables naufragés
Pendant qu’un gazouilleur évite la prison ?

Le pont demeure le meilleur point d’observation
Du temps qui passe et de la rivière qui s’écoule,
Du soleil radieux qui sur les vagues s’enroule,
Des peuples qui l’empruntent lors des migrations.
Rapprochant deux rives pour une saine discussion,
Il permet l’échange et symbolise l’écoute.
Ses arches solides rendent plus sûre notre route,
Sa sagesse est précieuse en cours de transition.


La tour, le mur et le pont : au début de l’année m’est venue cette parabole architecturale des courants idéologiques de notre temps. Il ne serait pas totalement fortuit que ces vers rédigés rapidement, sans entraînement et dans un but d’amusement vous évoquent des situations et personnages réels ;)

Les 3 points du 3 mai 2018

1. UN JOUR DE FÊTE

Près d’un mois déjà depuis le samedi 7 avril et nous redescendons à peine de notre nuage, Hélène et moi. Nous conservons tant d’images de cette journée comblée de soleil et de sourires. Une fête inoubliable qui se passe de mots !

Crédit photo : baba_roro

2. UN APERÇU IVOIRIEN

Mon mois d’avril fut également marqué par une mission d’Open Source Politics à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, pour déployer une plateforme de consultation et former l’équipe mixte administration/société civile qui s’apprête à mener ses premières consultations numériques dans le cadre du Partenariat pour un Gouvernement ouvert. Une belle opportunité pour effectuer mon premier déplacement sur le continent africain !

Sur place, les enjeux changent immédiatement de dimension : l’accès à Internet concerne moins d’un tiers de la population ; pour une grande partie des ivoiriens connectés, le web se limite à un ordinateur sur le lieu de travail ou un smartphone avec Facebook via le programme internet.org ; dans le nord rural du pays, les dialectes sont une autre barrière à la diffusion des informations. Si le pays semble aujourd’hui pacifié et tourné vers le développement après la violente guerre électorale entre partisans de Laurent Gbagbo et d’Alassane Ouattara en 2010–2011, la réduction des tensions et inégalités sera longue.

Ville du 20e siècle devenue une aire urbaine de 6 millions d’habitants en pleine expansion, Abidjan ne nous a livré qu’une facette de son identité. Le patrimoine historique étant très limité, il aurait fallu disposer de plus de temps pour parcourir la ville, comprendre son ambiance et rencontrer ses habitants. Hélas, notre hôtel et nos rendez-vous étaient localisés sur le Plateau, le quartier d’affaires qui ne ressemble pas aux zones résidentielles et populaires que je n’ai pu qu’entrapercevoir derrière les vitres des voitures. Il faudra attendre d’autres occasions pour une découverte plus dépaysante de l’Afrique.

3. UN RÉSEAU À ABANDONNER

“It is time. #deletefacebook” a récemment twitté Brian Acton, co-fondateur de WhatsApp (racheté par Facebook en 2014). Depuis le choc du Brexit et de l’élection de Donald Trump, le réseau social hégémonique et son emblématique fondateur Mark Zuckerberg, auditionné pour la première fois par le Congrès américain début avril, sont sommés de rendre des comptes. L’impact démocratique des géants d’Internet me passionne, m’inquiète et d’une certaine manière inspire nos engagements avec l’équipe d’OSP depuis des années.

Il est temps de passer à l’acte. Progressivement, chacun à notre rythme, mais résolument. Malgré les excuses de leurs créateurs, les applications les plus populaires sont conçues pour être addictives ou pour collecter nos données personnelles à des fins commerciales et il est trop tard pour changer leur modèle. Depuis la mise à jour “Quantum”, mon navigateur Firefox a remplacé Google Chrome. Je n’utilise plus Google qu’en dernier ressort, quand le moteur français Qwant ne répond pas à mes recherches (c’est de plus en plus rare).

La prochaine étape sera de supprimer Facebook le 25 mai. J’avais déjà suspendu mon compte sur toute l’année 2010 : le temps de préparer sereinement des examens… et de faire d’amusantes expériences sur mes amis, qui se sont aperçus de ma “disparition” dès les premiers jours, au bout de plusieurs mois, ou pas du tout. En réalité, Facebook est devenu avec le temps un fourre-tout si peu ergonomique que je ne l’utilise déjà presque plus. Il ne me manquera donc pas. Reste la question de supprimer Instagram, Messenger et WhatsApp, qui appartiennent tous à Facebook, mais qui me sont plus utiles au quotidien. Rejoignez Signal, la messagerie alternative et plus sûre créée par Brian Acton, pour faciliter cette transition !

Pourquoi le 25 mai ? C’est le jour d’entrée en vigueur du Règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD), nouveau cadre juridique contraignant conçu avec succès par l’Union européenne et applicable sur toutes les plateformes que nous utilisons, y compris celles provenant des Etats-Unis. Pour saluer l’événement, plusieurs associations et entreprises engagées dans la production de biens communs organisent la première Fête des libertés numériques. Cliquez ici pour en savoir plus.

Les 3 points du 3 avril 2018

1. UNE INNOVATION À SOUTENIR

Courant mars, ce gif (légèrement anxiogène) du vieillissement de la population européenne entre 1960 et 2060 m’a beaucoup impressionné. Bien qu’il soit plus prononcé sur notre continent, le processus est global : d’ici 2040, la proportion des humains de plus de 65 ans aura doublé.

Avec l’âge qui avance, le niveau de dépendance augmente. Il n’est ni nécessaire ni réaliste d’hospitaliser toutes les personnes âgées. Il faut donc pouvoir mieux les accompagner au quotidien dans un contexte où, paradoxalement, le nombre de médecins baisse. Ces derniers sont de moins en moins disponibles pour des visites à domicile, ce qui augmente encore le poids et les responsabilités sur les infirmiers, les aides-soignants et les aidants.

La solution de télémédecine Idomed est innovante : grâce à un kit technologique composé d’appareils connectés pour l’infirmier, d’un smartphone pour le suivi des relevés et des échanges sécurisés et enfin d’une tablette pour établir une visioconférence avec le médecin traitant à distance, il est possible de démultiplier les téléconsultations et de maintenir les personnes à domicile.

Ce projet innovant, dont Hélène est l’une des premières infirmières expérimentatrices, a besoin de votre soutien : rendez-vous sur le concours de la fondation Aviva pour comprendre et encourager la démarche !

2. UN PRINCIPE DE PRÉCAUTION

Dans un contexte global où nous avons de plus en plus de raisons de douter des modèles numériques non régulés et/ou liberticides qui semblent s’imposer, des États-Unis à la Chine en passant par la Russie, l’exemple d’Idomed incarne l’alternative d’un progrès humain permis par un bon usage des technologies.

S’il y a bien une nouvelle frontière où cette ambivalence entre opportunités et risques se manifeste, c’est dans le domaine de l’intelligence artificielle. Beaucoup s’en inquiètent depuis des annéesdont Stephen Hawking qui nous a quitté juste après les derniers 3 points sur l’espace — tant la fiction a peuplé nos imaginaires de super-robots qui finissent par se lasser de nos imperfections au point de nous exterminer sans sourciller. Pour l’amateur de cyberpunk que je suis depuis l’adolescence, il y a un vrai défi à penser un futur souhaitable dans lequel règneront les modèles prédictifs qui prétendent faciliter nos vies et optimiser nos services, publics comme privés, mais qui pourraient réduire par la même occasion nos espaces de liberté, miner les fondements de nos principes d’égalité et, in fine, diluer le ciment de fraternité sans lequel notre société ne pourrait que se déliter.

Donner un cadre éthique et réglementaire inspiré des droits fondamentaux européens aux IA, dans la pluralité des champs qu’elles recouvrent déjà et atteindront bientôt, est l’axe que je retiens de cette intéressante interview d’Emmanuel Macron dans le magazine américain Wired. Au-delà de l’investissement dans la recherche et les acteurs économiques pionniers, le rapport “AI for Humanity” dirigé par Cédric Villani insiste sur l’enjeu démocratique de transparence et de loyauté qui doit être placé au cœur des algorithmes. En effet, ce qui comptera dans les prochaines années, c’est de rester maîtres de nos choix technologiques. En principe, cela résonne plutôt bien avec le code commun que nous essayons de déployer chez OSP !

3. UNE RECETTE DU BONHEUR

Si le bonheur est un état d’équilibre plutôt qu’une destination, il entre en contradiction avec la marche de notre monde en accélération permanente et son injonction à travailler et gagner toujours plus dans l’objectif premier de consommer et instagrammer encore davantage. A l’inverse, faire un pas de côté dans sa vie personnelle ou professionnelle présente rapidement le risque d’une relégation qui crée ou augmente des inégalités et laisse des séquelles.

Je m’inquiète régulièrement d’avoir rencontré ces dernières années tant d’hyperactifs surmenés jusqu’au mal-être à une extrémité, et tant d’isolés désœuvrés et déprimés à l’autre. Comme s’il n’était plus possible de trouver un rythme intermédiaire qui nous corresponde sans nous pressuriser et nous épanouisse sans nous épuiser. Rien n’est moins évident que de découvrir la recette d’un bonheur qui s’adapte à l’étape de vie que l’on traverse.

J’ai pu trouver et cultiver mes ingrédients ces dernières années. Un environnement stable et un corps en bonne santé, qu’il faut prendre le temps de reposer ponctuellement. Des projets et des passions qui ont du sens, entretenues par des idées nouvelles qui fusent et exaltent l’imagination. Des personnes que l’on aime et en qui l’on a confiance, aussi bien celles que l’on revoit par surprise que celles avec qui l’on construit une vie au quotidien.

Je mesure à quel point cet équilibre est précaire et très inégalement réparti dans la société. J’ai la chance d’en être très proche et de pouvoir le célébrer dans quelques jours, avec la résolution, que je partage avec Hélène, de faire quelque chose de cet engagement. A suivre… ;)

Les 3 points du 3 mars 2018

1. UN EXPLOIT

Il y aurait beaucoup à dire au sujet d’Elon Musk, l’emblématique fondateur de Tesla et SpaceX érigé depuis quelques années en entrepreneur ultime, mais si j’admire une chose, c’est qu’il impulse un retour au premier plan de l’esprit de conquête spatiale que les agences publiques américaines ne pouvaient plus véhiculer… faute de pouvoir les financer.

Grâce au travail de milliers de brillants ingénieurs du monde entier, le lanceur lourd Heavy Falcon qui s’est envolé le 6 février fait plus que doubler les capacités de toutes les autres alternatives du moment. Surtout, avec ses propulseurs recyclables, il diminue fortement le coût des lancements et ouvre la voie à des vols plus réguliers, vers la Lune dès les prochaines années puis vers Mars d’ici une vingtaine d’années !

Les deux propulseurs du Falcon Heavy atterrissent en parfaite synchronisation.

2. UN LIVRE

L’espace est une passion de longue date. A l’âge de 8 ans, je passais mes soirées d’été à observer les étoiles au télescope, à identifier les constellations, à regarder en boucle Apollo 13 et à apprendre par cœur les livres de découverte sur le Système solaire. Mes ambitions en astrophysique ont été mises au second plan par ma brouille lycéenne avec les mathématiques et mon goût plus prononcé pour les sciences sociales, mais ma sœur a ravivé la flamme en m’offrant “L’Univers à portée de main”.

Dans cet ouvrage, l’astrophysicien Christophe Galfard y fait preuve de beaucoup de pédagogie pour nous introduire aux dernières connaissances humaines en matière d’infiniment grand et d’infiniment petit. Le style trivial et parfois agaçant des mises en situation n’enlève rien au fond des concepts totalement fascinants qui sont ainsi rendus plus accessibles.

Au cours d’un voyage à travers l’espace et le temps qui repousse les limites de l’imaginable, vous apprendrez tant sur l’Univers connu et ce qui se trouve — ou pas — au-delà, de la vitesse de la lumière aux forces quantiques… Une source d’émerveillement et de questionnements à mettre entre tous les mains !

3. UN PODCAST

Pour compléter la lecture, j’ai branché mon casque et marché jusqu’au bureau en écoutant chaque matin les podcasts de “La conversation scientifique, l’émission hebdomadaire d’Etienne Klein. En plus de son talent amusant pour construire des anagrammes, il anime des émissions aux thèmes variés et très souvent passionnants : le cerveau, le langage, la biologie… la politique aussi.

Je vous recommande tout naturellement ceux qui parlent d’astronomie, comme “L’Univers est-il orchestré ?” et “La Terre est-elle une planète exceptionnelle ?” (10 février 2018). Notez aussi qu’il fut l’un des professeurs de Christophe Galfard et qu’il l’a accueilli récemment pour la troisième émission du cycle “Ce qu’on sait, ce qu’on ne sait pas”, qui fournit une bonne aide à la compréhension d’éléments-clés du livre. Bonne écoute et bon voyage !

Les 3 points du 3 février 2018

1. UN CHAMPION DE LÉGENDE

Parmi toutes les statistiques de la carrière record de Roger Federer, voici celle qui m’a le plus impressionné à la lecture des éloges sur sa victoire à l’Open d’Australie 2018 : le champion suisse a remporté à lui seul 10 % de tous les tournois du grand chelem… depuis 50 ans (début de l’ère Open) !

J’ai toujours été fasciné par l’immense classe que dégage son tennis. Je me souviens l’avoir vu jouer à Bercy il y a presque dix ans… et avoir été un peu frustré que son match victorieux ne dure pas plus longtemps ! Il était alors au sommet de ses performances, ne perdant qu’une poignée de matchs par an, le plus souvent en finale des tournois sur terre battue contre Rafael Nadal.

Une décennie plus tard, il est toujours là ! A 36 ans, alors qu’on le pensait sur le déclin, il vient de gagner 3 des 5 derniers tournois majeurs — en sachant qu’il avait fait l’impasse sur Roland Garros au printemps dernier. Alléger sa saison pour se concentrer sur les grands rendez-vous semble être le secret de sa longévité, alors que Nadal, Djokovic ou Murray, pourtant plus jeunes, ont été pénalisés par les blessures.

Les deux premières décennies des années 2000 auront connu de grands sportifs, dont l’Homme le plus rapide de l’histoire (Usain Bolt) et l’athlète le plus titré de l’olympisme (Michael Phelps), mais s’il ne devait en rester qu’un à mes yeux — et je sais que je ne suis pas le seul à le penser — ce serait Federer.

Roger Federer au service lors du Master de Paris Bercy en 2008.

2. UNE SÉRIE DE SÉLECTION

Depuis des années, j’essaye de conserver de micro-fiches résumant les films que je vois. C’est un exercice nécessaire pour garder une bonne mémoire des intrigues et des émotions ressenties. Problème : jusque là, ces notes s’éparpillent et ne se partagent pas.

J’essaye donc un nouveau format avec une série Medium (il faut télécharger l’application mobile pour pouvoir la lire). Le début d’année s’y prête particulièrement, avec la déferlante de bons films américains qui concourent pour les Oscars. Je commence la série avec deux longs métrages qui brillent par leurs acteurs : 3 Billboards et Pentagon Papers.

L’objectif n’est pas de parler de tous les films que je vois, mais au moins de garder une trace de ceux qui me plaisent le plus. Si le système fonctionne, je compte embrayer rapidement avec les livres et bandes dessinées.

Série à consulter sur l’application mobile de Medium.

3. UNE APPLICATION ADOPTÉE

Depuis que Mathilde, stagiaire chez OSP, a dégainé son téléphone mi-janvier pour scanner le paquet de gâteaux que j’avais apporté au bureau et ainsi révélé en deux clics tous les composants néfastes qu’ils contenaient, j’ai adopté, utilisé et recommandé des dizaines de fois l’application Yuka.

Développée à Paris en utilisant la base de données libre et collaborative Open Food Facts, Yuka vous permet de scanner le code barre de vos produits alimentaires achetés en supermarché. Vous saurez tout de leurs qualités, défauts et alternatives. Adieu knacki, brioches et jus multifruits industriels ; en 2018, nous mangerons plus sainement !

A votre tour, testez et diffusez l’appli !

Les 3 points du 3 janvier 2018

1. UN FILM ATTENDU

Quelques films étaient programmés pendant la pause tant attendue de fin d’année. J’ai été positivement emporté par le documentaire de Stéphane de Freitas et Ladj Ly A voix haute, qui suit la préparation du concours d’éloquence auquel participent des étudiants de l’université de Saint-Denis. La magie Pixar a de nouveau fonctionné avec les couleurs chatoyantes de Coco. J’attendais évidemment la sortie de Star Wars : Les Derniers Jedi, dont les surprises m’ont d’abord dérouté avant de me convaincre davantage au deuxième visionnage.

Mais la séance que nous attendions le plus ma sœur et moi était celle de La bête noire, le long-métrage réalisé par notre père en 1983, avant notre naissance. Pendant des années, nous étions trop jeunes pour voir ce film noir, où le scénariste interprêté par Richard Bohringer doit adapter pour la télévision l’histoire de Daniel, un jeune homme en perdition qu’il essaye en même temps de sauver de la drogue, de la petite délinquance et de la violence sociale. Le film est plus court et donc beaucoup plus dense et engagé que les standards d’aujourd’hui. Il retranscrit très bien les deux ambiances de la ville nocturne et enfumée de la fin des années 70 et des couleurs passées d’un village des années 60 dans lequel Daniel a été placé dans l’enfance et dont il a fugué dès qu’il en a été capable. Nous espérions voir le film depuis des années, mais nous n’avions plus de lecteur de cassettes VHS et pas encore de version numérique. Nous avons enfin rattrapé le temps la veille de Noël, avec impatience et émotion. Nous avons été fièrement impressionnés !

Il n’y a plus de version accessible au grand public, mais la famille va y travailler !

2. UN TEMPS DE RÉSOLUTION

C’était ma résolution des 3 points de janvier 2017 : réduire de 50 % le stock de ma boîte mail personnelle, qui approchait des 60 000 messages. Pour rappel, supprimer 30 emails que vous ne relirez jamais permet d’économiser la consommation d’une ampoule pendant une journée. Avec moins de 28 000 messages un an plus tard, j’ai atteint ce premier objectif !

Dégrossir rapidement le stock est relativement facile : pensez aux messages de notifications et aux newsletters auxquelles vous êtes volontairement ou involontairement abonnés. Si un contenu mérite votre attention, vous le notez ailleurs. Ainsi, dès que vous les avez refermés, ces messages n’ont plus aucune utilité pour vous. Ils sont généralement envoyés depuis une même adresse (par exemple “notification+m3_pvp3i@facebookmail.com” vous envoie les anniversaires du jour). Copiez ces adresses dans la barre de recherche de votre messagerie et vous pourrez vous délester de plusieurs dizaines de messages en à peine trois clics.

Au-delà, les messages que vous avez réellement échangés avec des amis justifient une sélection moins systématique ! Vous verrez que la plupart ont servi à organiser un rendez-vous — notamment avant la généralisation des applications comme WhatsApp et Messenger. Il ne reste qu’une minorité de messages qui ont une portée épistolaire, que vous prendrez plaisir à relire et qui méritent d’être conservés. Je suis sûr de retrouver quelques pépites dans les 28 000 mails qu’il me reste à trier, mais j’ai manqué de temps.

Manquer de temps, toujours la même excuse, n’est-ce pas ? Ce sera ma résolution de l’année 2018 : me libérer 3 heures de temps actif par semaine, sans doute par petites tranches horaires. Le suivi de cette résolution est sans doute plus difficilement quantifiable sur le long terme, mais la mesure du volume exact de temps libéré compte moins que l’objectif. D’une certaine manière, c’est déjà ce que je fais quand j’écris ces lignes chaque mois. Au milieu d’une année qui se présente avec de gros événements à organiser et une entreprise qui se développe, j’espère pouvoir trouver ce temps pour écrire, pour faire du sport, pour jouer, pour mon équilibre tout simplement.

Photo prise en décembre, dans le train pour Grenoble.

3. UN ÉQUILIBRE PERSONNEL

Mon emploi du temps s’est rempli à l’excès au second semestre 2017. Avec 20 déplacements hors de Paris dont 4 à l’étranger entre septembre et décembre, j’ai fini par atteindre un état où la lassitude l’a emporté sur l’excitation. Dans le même temps, j’ai énormément gagné en productivité sous la contrainte. J’espère maintenant garder ce niveau d’efficacité tout en préservant un agenda plus raisonnable — et ainsi me libérer du temps !

J’ai lu beaucoup de récits sur les manières radicales de gérer son activité sans grignoter sur son précieux temps de sommeil : à la Maison blanche, Barack Obama demandait à ce que son emploi du temps soit vide après 18h pour étudier ses dossiers toute la soirée ; pour gérer SpaceX, Tesla et tant d’autres projets, Elon Musk divise sa journée en micro-tâches sur lesquelles il se concentre 5 minutes ; pour garder une totale souplesse, Warren Buffet ne prend ses rendez-vous que du jour pour le lendemain. Naturellement, cette organisation ne tient que parce qu’ils ont chacun des dizaines de collaborateurs qui leur facilitent le travail. Alors comment faire, à une échelle individuelle plus simple, pour ne pas succomber au surmenage que j’observe chez d’innombrables personnes autour de moi ?

A l’occasion d’une invitation pour une conférence sur le devenir de la démocratie à l’Inria de Grenoble, nous avons beaucoup discuté de ces questions avec l’équipe du laboratoire STEEP, que pilote Emmanuel Prados. Ces deux jours passés au pied des montagnes m’ont offert une parenthèse formidablement enrichissante, grâce à des échanges de grande qualité avec des physiciens, informaticiens et élus locaux de haut niveau qui font le constat que notre société cumule les deux facteurs qui ont conduit à l’effondrement d’autres civilisations humaines à travers l’Histoire (je vous invite à voir cette conférence pour une introduction sur le sujet) : un environnement naturel dégradé et une complexification extrême de nos organisations, qui nous étouffent et nous empêchent de prendre le temps de penser et de réagir.

Or on sait aujourd’hui à quel point nos smartphones sont conçus pour nous voler du temps — il faut lire cette très bonne enquête du Guardian sur les anciens designers de Facebook et Google qui dénoncent aujourd’hui le caractère aliénant de leurs propres créations. Puisque nous sommes dans la période des bonnes résolutions, je vous conseille cette méthode radicale que je me suis appliqué ces derniers mois : supprimer toutes les notifications de mon téléphone en dehors des textos. Hormis Twitter dont je me sers pour ma veille professionnelle et d’Instagram où j’aime partager quelques photos, j’ai retiré les applications de réseaux sociaux, que je ne consulte plus que très ponctuellement, lorsque j’ai quelque chose de précis à y chercher. Anecdotique sans doute, mais j’ai la sensation de regagner du contrôle sur mon temps, de libérer une nouvelle capacité à lire, à réfléchir et à agir.

J’en conviens, j’aurais pu trouver plus joyeux pour ouvrir l’année, mais probablement nous faut-il repartir de la lucidité pour poser la fondation d’un nouvel optimisme. Un beau défi pour une heureuse année 2018 !

Les 3 points du 3 décembre 2017

1. UNE CONFÉRENCE TECH

En huit éditions, le Web Summit est devenu le plus grand salon mondial dédié aux nouvelles technologies et à leur impact sur tous les pans de nos sociétés. Le sommet accueillait cette année 60 000 participants de 170 pays à Lisbonne, dont pas moins de 1500 speakers répartis sur 25 conférences thématiques. Sans avoir réellement compris d’où est venue cette sélection, j’ai été invité à intervenir lors du Forum, la conférence la plus politique, dans un panel intitulé « We, the People. Building and engaging movements ».

Dense et courte — il fallait jouer des coudes pour s’exprimer à cinq en 40 minutes — cette discussion a principalement porté sur les conditions qui entraînent le succès d’un mouvement citoyen, ou inversement sur les facteurs sans lesquels une telle initiative n’aboutit pas. J’ai particulièrement retenu les recherches d’Erica Chenoweth de l’université de Denver. Ses études quantitatives sur les mouvements politiques qui ont conduit (à) des révolutions depuis le XIXe siècle semblent formelles : tout mouvement qui rend actifs 3,5% des membres d’un corps social arrive à renverser le régime qu’elle combat. Pour atteindre ce nombre, il faut nécessairement parvenir à transcender les catégories socio-économiques, notamment grâce à une mobilisation contre un adversaire clairement identifié et un usage novateur des moyens de communication de son époque. Enfin, il faut parvenir à lutter contre les tentatives d’infiltration, de sabotage ou de manipulation — ce dernier point étant rendu beaucoup plus difficile à l’ère d’Internet où, comme nous l’avons vu, un tweet peut suffire à déstabiliser n’importe quelle réputation…

Je n’attendais pas forcément à ce qu’il en soit autrement, mais les autres espaces de ce Web Summit — que j’ai parcourus d’un pas rapide — m’ont laissé l’image d’une grande foire techno-béate, à l’affût de la prochaine innovation combinant tous les buzzwords du moment. De l’avis général des personnes que j’ai rencontrées, les visiteurs n’ont pas tellement eu le temps d’écouter les conférences. Ce qui compte avant tout au Web Summit, c’est de faire un maximum de rencontres avec de potentiels partenaires de croissance ou experts capables de vous conseiller sur la base de votre dernier pitch. Par conséquent, les rendez-vous s’enchaînent et se décalent au rythme d’un speed-dating gigantesque et frénétique. Cocorico, la France était très présente, que ce soit par l’intermédiaire de nombreuses start-up labellisées French Tech ou via le lancement du Social Good Accelerator, une initiative portant le message d’une technologie plus sociale et inclusive qui entre en résonance avec les messages que nous portons avec les civic-tech open source.

2. UN CODE COMMUN

Il y a un an, à l’approche du sommet mondial du Partenariat pour un Gouvernement ouvert, j’avais écrit un article sur le risque que les technologies de la citoyenneté et de la démocratie soient capturées par des logiques privées. Pour marquer cet anniversaire, je prépare la publication dans les prochains jours d’une version actualisée de ce diagnostic, qui vise cette fois-ci à distinguer les différents modèles de développement de ces civic-tech.

Cette année trépidante m’aura tant appris sur le sujet, grâce à des centaines d’échanges auprès d’une variété de citoyens et d’institutions rencontrés sur une multitude de terrains, depuis les séminaires de Jeunes européens en Ecosse, Norvège ou Belgique jusqu’aux réunions à Angers, Nancy ou Sevran, du Civic Tech Fest à Taïwan dont je vous parlais en octobre à la rédaction du rapport de la consultation de l’Assemblée nationale qui a bien occupé OSP en novembre !

Avec mes associés Alain, Olivier et Virgile, nous avons voulu créer une entreprise alignée avec nos valeurs depuis le premier jour. Dix-huit mois d’aventure plus tard, avec des missions auprès de plus de vingt-cinq clients publics et privés au compteur, nous sommes en train de trouver la voie que nous recherchions l’an dernier : le financement d’expériences démocratiques ouvertes et de biens communs numériques. A très vite pour lire la suite !

3. UNE BANDE-DESSINÉE

En attendant d’achever mon papier, j’ai une autre lecture à vous recommander. Les vieux fourneaux, c’est mon grand coup de cœur depuis le premier numéro ! Antoine, Pierrot et Mimile sont trois amis d’enfance qui se retrouvent à la fin de leur vie pour affronter le village de leurs souvenirs et les incertitudes de l’avenir. Toute notre société est disséquée par les irrésistibles dialogues que Wilfrid Lupano place dans les bulles de cette fable sociale mise en images par Paul Cauuet. Avec son humour anarchiste et ses archipels de résistance animés par des seniors au sommet de leur créativité militante, le tome 2 — qui reste mon préféré — m’avait beaucoup marqué et, sans aucun doute, réellement inspiré dans mon propre parcours.

Ce quatrième volume nous en apprend un peu plus sur Sophie, la petite-fille d’Antoine et jeune maman “galérienne” de la petite Juliette. Avec la distance critique offerte notamment par l’inénarrable Pierrot, les auteurs nous parlent de la désertification des campagnes et de la protection de l’environnement, du charme et des limites du café du commerce et des zadistes, de nos addictions à la croissance et à la technologie, de notre capacité à nous plaindre qui est inversement proportionnelle à celle de nous engager. Une valeur sûre à découvrir et à offrir, pour changer de vie ou juste pour en rire !

Les 3 points du 3 novembre 2017

1. UNE CONSULTATION CITOYENNE

Je suis venu à la “civic-tech” il y a deux ans et demi par un projet de suivi de la procédure parlementaire. Je suis donc particulièrement honoré de la confiance que l’Assemblée nationale accorde à OSP dans la mise en place de la consultation “Démocratie numérique”. Les thèmes sur lesquels les contributions citoyennes sont attendues suivent les grandes étapes de la fabrique de la loi — les initiatives citoyennes, les consultations en amont des textes, les interactions avec la procédure législative, l’évaluation de la mise en œuvre des lois — ainsi que la complémentarité entre participation en ligne et en présentiel ou toute autre idée liée à l’ouverture du Parlement.

Dans la lignée de nos engagements sur le logiciel libre, nous nous félicitons que l’Assemblée nationale ait fait le choix de la plateforme DemocracyOS pour mener cette consultation. L’équipe d’Open Source Politics est intervenue en support technique auprès des services de l’Assemblée, qui ont ainsi pu héberger la plateforme de manière autonome sur leurs propres serveurs. Nous sommes également en charge de la modération et de la synthèse des contributions. Nous remettrons un rapport d’analyse mi-novembre aux député-e-s en charge de formuler des propositions de réforme de la Constitution.

La consultation en ligne a déjà reçu plus de 1200 commentaires et réponses. Il vous reste 3 jours pour ajouter les vôtres ici !

2. UN DÉFI CONTINENTAL

Il est difficile de se faire un avis sur la situation catalane, surtout à distance. D’un côté, il y a de bonnes raisons de s’inquiéter des conséquences de la déclaration d’indépendance de la Catalogne et du blocage politique actuel entre Madrid et Barcelone : décrochage économique, fragmentation politique, division manifeste au sein de la population catalane… autant de répercussions immédiates qui laisseront des traces durables en Espagne. Et en même temps, une plus grande autonomie permettrait peut-être à la Catalogne d’accélérer sa transition vers un nouveau modèle porteur. A travers le mouvement Fab City initié à Barcelone (et décliné en 2018 à Paris), c’est l’ambition de métropoles qui inventent, produisent et recyclent sur leur territoire qui se dessine, avec l’objectif de remplacer en une génération le schéma des villes qui importent des produits du monde entier et n’en retirent que des déchets. Pour créer une gouvernance nouvelle de ces biens communs à l’échelle locale, le développement de la plateforme Decidim concrétise les enjeux d’une réelle ouverture à la participation citoyenne. Espérons simplement que l’avenir réserve une issue intelligente à ce bras de fer institutionnel…

Le point qui m’inquiète davantage est la faiblesse des réactions de l’Union européenne ces dernières semaines. Alors qu’elle aurait pu montrer son utilité en aidant à garantir les conditions d’un référendum véritablement démocratique, l’Europe est restée silencieuse devant les images des forces de l’ordre empêchant la tenue du scrutin “hors-la-loi” du 1er octobre, puis sourde aux appels à la médiation. Les gouvernements européens ont laissé Mariano Rajoy et Carlos Puigdemont s’enfermer dans un bras de fer interne peu constructif. En pleine négociation sur le Brexit, les dirigeants européens craignent de devoir gérer une multiplication des revendications autonomistes ou indépendantistes. Pourtant, dans une perspective fédéraliste de coopération entre les territoires et de subsidiarité entre les niveaux de pouvoir, ces mouvements d’auto-détermination me semblent représenter une menace moins grande que le repli nationaliste et autoritaire perceptible dans d’autres Etats-membres (la Hongrie par exemple). Si l’Union européenne ferme les yeux sur ces défis, le risque est grand qu’elle continue irrémédiablement à se défaire…

Extrait d’une photographie de Lluis Gene (AFP)
lors de la manifestation contre l’indépendance à Barcelone le 29 octobre.

3. UN JEU SOLIDAIRE

Jeu d’une autre époque immortalisé par un sketch de Coluche, le Schmilblick renaît dans une version 2.0 ! Benjamin Athuil, lecteur assidu des 3 points, et son associé-développeur Pierre ont travaillé pendant des mois pour faire avancer leur application de care gaming. Dès aujourd’hui, vous allez arrêter d’enrichir les créateurs de Candy Crush en achetant leurs bonbons explosifs virtuels pendant vos trajets. A la place, le Schmilblick est gratuit, coloré, instructif et permet de financer les associations pour lesquelles vous souhaitez vous engager ! Magique ? Les créateurs vous expliquent comment cela marche sur le site du nouveau Schmilblick.

Lancé officiellement cette semaine, le jeu est à télécharger, explorer et partager dès maintenant sur Android et iOS. Jouez bien !

Les 3 points du 3 octobre 2017

1. UN ANNIVERSAIRE CHINOIS

Il y a très exactement 10 ans, j’étais en voyage à Xi’an, en train de contempler la fameuse armée en terre cuite de Qin Shi Huang, le premier empereur de Chine ! Il me semble parfois que toute cette année pékinoise n’est pas arrivée dans cette vie… et pourtant, à chaque fois que j’ai eu l’occasion de remettre les pieds en Chine, à Hong Kong ou Taïwan, je me suis reconnecté à mes souvenirs, à cette langue et cette atmosphère si spéciales.

J’ai depuis quelques mois le projet de remettre mon blog de l’époque au goût du jour, mais je manque cruellement de temps pour m’y atteler. En attendant une utopique ouverture dans mon calendrier, vous pouvez toujours accéder à la version d’origine sur valinchina.over-blog.com. Quelques centaines d’articles et de photos vous y attendent, pour parcourir l’Empire du Milieu au rythme de mes découvertes de la période 2007–2008.

Il est difficile de comprendre et commenter la situation à distance, mais en dix ans, l’évolution des conditions de vie en Chine n’est pas rassurante. Le niveau de pollution, qui s’est considérablement aggravé en une décennie, détourne de toute envie d’installation à Pékin ou Shanghai. Le régime politique s’est encore durci sous l’égide de Xi Jinping, avec de nombreux exemples d’arrestations d’avocats et de militants associatifs. Quant au numérique, son utilisation par les institutions renforce encore le degré de contrôle, jusqu’à l’évaluation (et la sanction) des comportements de chaque citoyen en fonction de ses actions en ligne. Pour garder un oeil averti sur la société chinoise, je vous conseille de suivre les articles de Raphaël Balenieri, journaliste à Pékin qui faisait partie de la grande équipe en échange il y a dix ans.

Mon archive numérique, valinchina.over-blog.com est toujours en ligne :)

2. UNE CONFÉRENCE TAÏWANAISE

Facteur supplémentaire de nostalgie, j’ai eu la chance de passer une semaine mémorable à Taipei mi-septembre, dans le cadre de la conférence #CivicTechFest. Taïwan, bien entendu, n’est pas la Chine, mais les histoires modernes de l’île et du continent sont fortement liées. On y parle le mandarin et on y mange des xiaolongbao qui ont fait le bonheur quotidien de la délégation française. Découvrant Taïwan pour la première fois, j’ai pour ma part été frappé par les traces architecturales et culturelles de l’influence japonaise, qui remonte à la première moitié du XXe siècle et que l’on ne retrouve pas en Chine.

En dehors d’une dégustation nocturne au Ningxia night market, d’une ascension matinale de la montagne de l’éléphant et d’une excursion rocambolesque à Keelung pour disséquer et cuisiner nos propres poulpes, notre temps a principalement été accaparé par l’attente d’un menaçant typhon qui finalement rebroussa chemin et par le suivi de la conférence organisée par nos amis de g0v.tw, le collectif inspirant dont est issue la ministre Audrey Tang. J’ai retenu quelques points marquants :

  • Le consensus international sur la fin des illusions autour de la civic-tech. Le numérique seul n’aboutit à rien d’autre qu’au renforcement des positions dominantes et à l’openwashing. Il faut donc mettre nos outils au service de démarches citoyennes de terrain (ce que nous écrivions déjà ici). A ce titre, les présentations de l’Agence du Numérique et d’Etalab, deux institutions que nous accompagnons avec Open Source Politics, ont montré que la France ne s’arrêtait pas au constat et mettait déjà en place des dispositifs de médiation numérique innovants.
  • Les témoignages impressionnants des nombreux intervenants venus d’Asie et d’Afrique dont nous connaissons mal les travaux en Europe et qui se battent pour des pré-requis — la transparence, la lutte contre la corruption et les décisions arbitraires de pouvoirs autoritaires — dont nous ne mesurons pas suffisamment l’ampleur. La synthèse collaborative des échanges est publiée ici (en anglais).

Dernier point saisissant à Taïwan, la revendication d’être une société du tout digital, avec cette statistique à double tranchant : les Taïwanais sont en tête du classement mondial du nombre d’heures passées par jour devant des écrans. Nous l’avons notamment observé dans les transports en commun, avec un degré d’infantilisation et d’effacement derrière les téléphones qui nous a paru préoccupant — et le diagnostic vient de gens déjà hyper-connectés ! Nous ne sommes qu’au début d’une accélération vertigineuse : la nouvelle génération est déjà très à l’aise dans ses interactions avec les robots

Le panorama de Taipei depuis la montagne de l’éléphant est saisissant.
Le reste du voyage l’était aussi.

3. UN NOUVEAU BIJOUX

Welcome odélo ! C’est sous cette nouvelle marque que ma talentueuse sœur Aude poursuit la progression de son activité de création de bijoux. Chaque pièce est unique, reprenant les couleurs des travaux maternels pour s’adapter à la saison, à l’humeur ou à la tenue du jour.

En attendant de découvrir la nouvelle collection sur les réseaux sociaux, plusieurs ventes privées sont organisées d’ici Noël. N’hésitez pas m’écrire pour vous inscrire et anticiper vos cadeaux pour les fêtes ;)

La boutique odélo sur Etsy

Les trois points du 3 septembre 2017

1. UNE SÉLECTION ESTIVALE

L’été… ces semaines bienheureuses où les activités ralentissent et le temps se libère pour des voyages, bien réels ou simplement fictionnels. En la matière, j’essaye d’équilibrer la répartition de mes lectures et séances de cinéma entre les mondes de l’imaginaire et les chroniques de notre planète Terre.

Tout a commencé cette année par la lecture de Deux frères de Milton Hatoum, au rythme des doux balancements de mon hamac descendant l’Amazone. Parfaite acclimatation avec la trajectoire d’une famille de commerçants d’origine libanaise qui est installée à Manaus et dont les deux fils jumeaux se détestent violemment depuis l’enfance. L’un est attiré par les études et une brillante carrière d’ingénieur à São Paulo alors que l’autre se noie dans la débauche des quartiers malfamés de la capitale amazonienne à l’époque de son déclin. Tout aussi pertinent historiquement et encore plus plaisant à lire grâce à la plume épique de Jorge Amado, Bahia de tous les saints raconte les aventures picaresques d’Antonio Balduino, un enfant noir des rues de Salvador qui deviendra tour à tour mendiant, boxeur professionnel, pratiquant des macumbas rituels, tenancier d’une auberge de marins, écrivain de chansons populaires, travailleur dans les plantations de tabac et docker révolutionnaire dans le but de réaliser ses deux quêtes : concrétiser son amour impossible pour Lindinalva, la fille de la riche famille qui l’avait recueilli lorsqu’il était devenu orphelin, et atteindre la liberté, pour lui et tous les siens.

Au retour du Brésil, j’ai enchaîné avec American Gods, un roman fantastique du britannique Neil Gaiman. Couronné de prix à sa sortie en 2001 et décliné cette année en une série télévisée fidèle mais dispensable, l’intrigue suit le parcours hésitant d’Ombre, un ex-détenu qui apprend le jour de sa sortie de prison que sa femme est décédée. Il est recruté dans la foulée par l’énigmatique Voyageur — qui n’est autre que le dieu scandinave Odin — dans la perspective du conflit qui se prépare entre les antiques divinités mythologiques, introduites aux Etats-Unis par les migrations successives, et les nouveaux “Dieux” de la société de consommation américaine que sont l’automobile, la télévision et la technique en général. Sans être exceptionnel, ce road-trip à travers les mythes de nos sociétés impressionne par son originalité.

Thème terriblement actuel, l’affrontement entre deux univers qui ne se comprennent pas dans une Amérique abandonnée à la violence était aussi au menu de La Planète des singes — Suprématie, le film qui conclue l’intelligente trilogie autour du personnage du singe César sans être mémorable en lui-même. Même sentiment devant le coloré Valerian et la Cité des mille planètes de Luc Besson, qui recèle de petites trouvailles visuelles, mais qui pêche par un scénario manquant de relief et de maturité. Ces films ont toutefois le mérite de réorienter notre curiosité vers les œuvres originales, deux pierres angulaires de la science-fiction française des années 60–70.

Mes deux films marquants de l’été sont Divines de Houda Benyamina (Caméra d’or à Cannes en 2016 mais découvert en août sur petit écran) et Le Caire Confidentiel de Tarik Saleh. Ce film policier, qui se déroule à la veille du soulèvement révolutionnaire de la Place Tahrir en 2011, raconte la corruption généralisée du système d’Etat de l’ancien président Moubarak, que l’on découvre par l’intermédiaire d’un inspecteur chargé d’enquêter sur le meurtre d’une chanteuse dans la chambre d’un grand hôtel où elle retrouvait son amant, un jeune magnat de l’immobilier proche du régime. Le film est terrifiant sur le fond mais magistral sur la construction et la forme.

2. UN COMPAGNON SPORTIF

Parmi mes cadeaux de trentenaire, une montre connectée m’a été offerte. Soucieux de maintenir ma concentration et mes périodes de déconnexion, j’ai réduis au minimum ses fonctions de notifications. En revanche, j’utilise depuis un mois le coach sportif pour suivre et calibrer mes efforts physiques.

C’est un gadget pour beaucoup, mais c’est très utile pour faire des pauses régulières (marcher au moins une minute toutes les heures), s’assurer de faire au moins 30 minutes d’activité par jour (ce n’est pas toujours le cas dans une journée métro-bureau) et globalement brûler les calories qui correspondent à son gabarit et à sa consommation alimentaire.

Je suis par principe toujours très réticent avec les objets connectés, qui collectent des données personnelles sans réelle transparence sur leur utilisation — présente et surtout future — mais je dois reconnaître qu’avec le temps estival et les rues parisiennes désertes, je me suis pris au jeu de la mesure de mes temps de marche et distances à vélo. Me voilà pris au piège ?

3. UN SALON COLLABORATIF

Imaginé comme un « petit Palais de la Découverte » de la société collaborative et de l’économie du partage, le salon Share Paris se tiendra du 22 au 24 septembre à la porte de Champerret. Avec Open Source Politics et nos partenaires organisateurs des événements Open Democracy Now, nous avons conçu un “parcours citoyen” pour vous faire découvrir ce que les nouvelles technologies peuvent apporter à la démocratie quand elles sont bien utilisées. On y parlera de robots conversationnels, d’espaces de confrontation d’idées, de plateformes de vote… et surtout vous pourrez les tester vous-mêmes !

>> infos et billetterie sur shareparis.com <<

La citoyenneté active sera l’un des thèmes du salon, mais vous y trouverez aussi des informations et bonnes pratiques sur l’auto-partage, le financement participatif, les espaces de coworking, l’agriculture urbaine… Plus qu’un salon, le Share Paris veut être un lieu de rencontre et d’inspiration ouvert à tous les âges et tous les publics. Vous venez ?

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