À la rencontre de Paul MOUCHET

“Les meilleures armes du sourceur : la créativité et la persévérance !”

Louis Laroche
Hiridium’s blog
6 min readSep 9, 2016

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Rencontré lors de #TruParis, nous avions vraiment bien accroché avec Paul, tant du côté humain que du métier. Pour vous citer un exemple parlant, il faisait partie des 6 personnes du slot “Pourquoi j’aime mon métier de recruteur ?” (Pour vous dire !!) lors de la non-conférence. Selon Chloé, il parlait avec tant d’enthousiasme, qu’il nous fallait absolument en savoir plus.

Dès le premier contact Paul accepte de nous rencontrer, et nous accueille quelques jours plus tard dans ses locaux.

Pour ceux qui en doutent, Paul est à gauche ;)

Pour commencer, Paul … mais qui es-tu ?

Je suis Paul (bonjouuuur Paaaaul), j’ai fait un master en RH, et j’ai commencé par un stage dans le recrutement alors que ce n’était pas forcément ce que je voulais faire, plutôt par défaut donc. (Tiens donc, on l’a déjà entendu celle-là !)

D’accord, mais ensuite ça t’a plu ?

Pas tout de suite, j’étais d’abord dans un cabinet de chasse spécialisé dans le recrutement de doctorants, pas du tout agressif car focalisé sur la relation avec les candidats. Je n’ai pas trop accroché et j’ai voulu changer de domaine RH.

Et finalement, non ! :D J’ai continué avec du recrutement chez BNP. Ça m’a permis quand même d’approcher le sourcing de loin. Mais à la fin de ce stage je n’étais pas du tout chaud pour continuer sur du recrutement. (A nouveau !)

J’ai continué par un CDD, puis CDI chez BNP en tant que sourceur. J’avais pour mission de démarrer l’activité, tout seul. J’y ai mis du cœur, j’ai fait beaucoup de veille. Ça m’a beaucoup plu tout de suite. La profondeur de l’expertise potentielle était immense. Chaque jour j’en apprenais un peu plus !

Le sourcing est donc vraiment devenu ta passion ?

Carrément ! A partir de là j’ai fait pas mal d’évènements, TruParis, TruSourcing, RMSConf. Je suis tombé au bon moment, dans cette niche du sourcing qui se créait. J’ai vite rencontré des gens très intéressants ! Ça m’a donné envie de voir autre chose, un autre contexte, d’explorer le sourcing différemment.

Et à un de ces évènements on m’a proposé un poste : monter le sourcing chez Axway, et se focaliser sur des profils ultra pénuriques, des développeurs, des sales, des consultants dans un contexte international.

Ok ! Raconte-nous la différence entre le sourcing et le recrutement ?

Ma partie commence par l’expression du besoin par le client interne : brief de poste, sourcing (évidemment), et je finis par l’entretien de qualification. Le reste du process de recrutement est géré par mon collègue recruteur. Ça me permet de toujours développer mes compétences en sourcing. Je suis bien meilleur là-dessus que sur l’évaluation de candidat, alors que pour mon binôme c’est l’inverse.

Ce sont des besoins récurrents que vous avez, ou bien toujours des différents ?

Oui dans les grandes familles, mais après les besoins peuvent êtres spécifiques. Dans l’idéal, et c’est ce que j’essaye de faire, c’est de créer un vivier de candidats, et de toujours avoir le candidat idéal à la demande du manager. C’est le graal. Le vivier, je trouve que tout le monde en parle, mais j’aimerais beaucoup voir des recruteurs qui en ont un vrai. Ça se fait sur le très long terme, et faut faire beaucoup de CRM (ndlr: Candidate Relationship Management, c’est à dire de la relation candidat à long terme) derrière, et savoir entretenir une vraie relation avec les candidats.

Et comment tu entretiens justement ce vivier aujourd’hui ?

Selon les réponses que me font les candidats que je contacte, même négatifs. Je prends le temps de bien connaître chaque personne, de créer une relation réellement personnalisée et humaine. C’est chronophage, mais indispensable et bien plus intéressant !

Y a-t-il des côtés frustrants à ton activité de sourcing ?

Principalement le fait que tous les opérationnels ne comprennent pas la criticité du temps dans le sourcing. Lorsque tu as un contact avec un potentiel candidat, on ne peut pas se permettre d’attendre plusieurs semaines pour avoir un retour du manager intéressé. Aujourd’hui, on doit vraiment travailler à les former à comprendre ce problème.

Ok ! Passons au choix des armes : quels outils utilises-tu pour sourcer ?

À 90% environ : Linkedin. C’est un super océan de poiscaille ! Avec un peu de maitrise et utilisant des techniques astucieuses, tu peux toujours trouver le profil que tu recherches. En plus, quel que soit les outils que l’on utilise à côté, on y revient toujours à Linkedin pour valider l’information.

Je suis aussi un gros fan de toutes les extensions Chrome qui vont m’aider à faire quelque chose de spécifique. Au final, ça ne fera pas la différence entre un bon et un mauvais sourceur, mais ça peut faciliter la vie.

Un peu de divination maintenant : comment vois-tu l’avenir du recrutement ?

Je pense que les outils et les réseaux vont se simplifier, et que dans 5 ans, tout sourceur sera capable d’accéder à n’importe quel candidat. À partir de là, trouver la bonne personne ne sera plus l’enjeu, il faudra la convaincre. Il faudra donc être un vrai marketeur, un vrai commercial, qui sait convaincre son interlocuteur.

Et sinon as-tu un tip pour être un bon sourceur ?

Je parlerais des mails que j’envoie, une fois que je sais que je veux entrer en contact avec une personne donnée, je vais personnaliser au maximum le mail. J’aime en tester plein de différents pour voir les différentes réponses des personnes, voire ne pas hésiter à les relancer de manière originale, même si tu ne peux pas plaire à tout le monde.

Ma technique ultime, c’est que lorsque je tombe sur un profil vraiment très intéressant, c’est de le ou la contacter régulièrement, dans un intervalle assez rapproché, mais en changeant l’objet du message à chaque fois. Je formate mes messages comme des épisodes de séries, par exemple : “S01E01 : Bonjour Mathieu !”, via Linkedin ; “S01E02 : Envie de code de qualité ?”, sur son mail ; […] “S02E06 : Desperate Inhouse Recruiter”, sur son Facebook. La persévérance finit toujours par payer, et j’ai beaucoup plus de retours positifs que l’inverse.

Pour finir, la petite anecdote traditionnelle des Dessous du Recrutement !

En répondant à un besoin de recrutement, je trouve un super profil. En plus d’être talentueux, il est super enjoué et motivé. Il passe toutes les étapes de recrutement haut la main. Son employeur lui fait une contreproposition superbe, surtout au niveau de la formation. Alors que je prends des nouvelles pour savoir s’il désire finalement nous rejoindre, le candidat me demande mon avis. Je décide de lui répondre sincèrement. À sa place, j’accepterais la contreproposition, mais en m’assurant qu’il soit d’accord pour garder contact, et pourquoi pas, plus tard, travailler ensemble ! Le candidat me remercie et accepte sa propale en interne. Deux jours plus tard il me rappelle, et me parle de sa femme qui cherche un poste qui correspond à une de nos offres. On la reçoit, ça colle parfaitement, elle est recrutée.

Depuis, on est allé boire un verre, on s’est très bien entendus, et on est devenus hyper potes ! Tout s’est fait très simplement !

Aujourd’hui il est même revenu vers moi pour solliciter un poste chez nous !

Voilà ! On termine cette 3e interview pleine de bonne humeur sur cette anecdote :)

On espère que vous avez aimé nous lire, et en apprendre plus sur Paul, nous oui en tout cas. :)

Si vous voulez en savoir davantage, vous pouvez le suivre sur Instagram ! On vous dit à la semaine prochaine !

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Louis Laroche
Hiridium’s blog

Product manager, ex-entrepreneur @Hiridium_app, @KinTribeHQ, blogger, tech addict & passionate gamer.