Le chemin des lucioles
De Sylvie Kaufhold
Le chemin des lucioles est un petit conte d’ombre et de lumière. À lire soi-même à partir de 8 ans ou à raconter pour avoir un peu peur le soir, bien caché sous les couvertures
Résumé
Il y a bien longtemps, quand les forêts du Grand Nord étaient encore peuplées d’êtres étranges et magiques, les enfants ne s’éloignaient jamais du grand chemin. Ils devaient se méfier de l’ombre et sans cesse rester sur leurs gardes. Mais ce soir-là en revenant de l’école, Liv avait la tête pleine de joie et lorsqu’un guide étonnant et délicieux lui proposa de le suivre sur le chemin des lucioles, elle ne résista pas.
Un aperçu
Liv pressa le pas. La nuit tombait vite en hiver et l’enfant tenait sa lanterne devant elle au bout d’une courte perche. Ses bottines s’enfonçaient dans la neige de décembre, mais elle n’en avait cure. Dans deux jours, elle serait sainte Lucia le temps d’une nuit. Elle avait hâte de raconter tout ça à Ole qui, à quatorze ans, n’allait plus à l’école depuis déjà un an. Il aidait leur père à couper les arbres et à entretenir la forêt du comté. C’était un travail dur, physiquement éprouvant, mais Ole était solide et il aimait la forêt. Liv était certaine que son frère préférait la solitude des bois à la petite salle exiguë et sombre qui leur servait de classe à côté du temple. Il n’aimait pas la compagnie des enfants du village et des nouveaux venus de la ville. Il supportait mal leurs réflexions désobligeantes et leurs regards moqueurs. Ole était heureux tel qu’il était tant qu’il ne voyait pas les richesses des autres. Liv s’en moquait. Il n’y avait pas de honte à vivre simplement, disait toujours le père Goff. Les pauvres sont des créatures de dieu comme les riches et les hommes ont plus de chance de le rejoindre un jour dans la lumière s’ils ne possèdent rien sur terre. Père Goff lui avait expliqué tout cela à la mort de maman. Elle était avec dieu maintenant. Ou bien avec les fées comme le prétendait Maia, la magicienne des forêts, qui ne croyait pas au dieu du père Goff, mais en une multitude de petites créatures de la lumière. Maia était l’amie de Liv et la fillette lui rendait souvent visite près de son lac profond. Elle aimait écouter les histoires de son aînée et elle parvenait mieux à se représenter maman dansant avec les fées. Cependant, elle ne voulait pas faire de la peine au père Goff qui avait toujours été bon avec elle et les autres enfants de l’école. Peu lui importait finalement que maman soit avec un dieu ou avec des fées, elle savait qu’elle était heureuse dans un endroit lumineux, car elle n’avait jamais rien possédé d’autre que son amour pour ses enfants et son mari.
Tous droits réservés. Sylvie Kaufhold et Numeriklivres, 2014.
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