Un été à Fribourg

de Sylvie Kaufhold

Éditions Numeriklivres
Littérature sentimentale

--

Une comédie romantique, légère comme un début d’été.

Sylvie Kaufhold

Elsa a quitté Paris pour aller vivre à Fribourg, dans le sud de l’Allemagne, et surtout rejoindre Stefan, celui qu’elle croit être l’homme de sa vie. Malheureusement, cet amour ne résiste pas à la réalité de la vie à deux, et malgré l’attitude ambiguë de Stefan qui n’accepte pas la rupture, il est déjà trop tard pour repartir à Paris, car Elsa est tombée amoureuse de Fribourg et de son art de vivre. Une nouvelle existence commence alors en ce début d’été, pleine de rencontres, d’amour et d’amitié, mais aussi de quiproquos et de malentendus. Une comédie romantique, légère comme un début d’été.

Un avant-goût

Stefan la raccompagna et insista pour monter avec elle. Elle aurait préféré qu’il s’en aille, mais il semblait décidé à rester. Légèrement grise, Elsa n’eut pas le courage de discuter et accepta. Elle fit un thé, encore un. Elle ne se lassait jamais d’en boire, il y avait tellement de petites boutiques dans la ville dans lesquelles on trouvait toutes sortes de thé délicieux ! Tout en parlant, le jeune homme vint se placer derrière elle et Elsa faillit s’ébouillanter lorsqu’il l’embrassa dans le cou. Déjà ses mains s’égaraient sous son pull et sur ses hanches, la plaquant contre l’évier de la cuisine. Quelle idiote ! Elle aurait dû savoir où cette soirée allait les mener. Impossible de compter sur Stefan pour laisser passer une occasion comme celle-là. Et encore moins d’espérer le voir saisir la limite subtile entre une tendre amitié et un plan cul.

Elle n’avait qu’une seconde pour se décider. Passer une nuit avec lui et se réveiller avec des remords le lendemain matin ou mettre tout de suite le holà, mais rester toute seule à regretter de ne pas être plus légère. Après tout, elle n’avait pas grand-chose à perdre. Elle était libre et son corps avait faim de câlins après ces quelques mois d’abstinence. Il était beau et leurs corps qui se reconnaissaient ne demandaient qu’à se retrouver. Elle commençait déjà à perdre le contrôle, tressaillant de plaisir sous les caresses toujours plus précises du jeune homme, quand son cerveau se rebella et reprit la direction des opérations. Elle n’avait vraiment rien dans la tête ! Elle savait parfaitement que si elle se laissait aller ce soir, ça reviendrait à lui ouvrir la porte chaque fois qu’il se sentirait un peu seul ou d’humeur câline. Il retrouverait vite ses habitudes de propriétaire. Or, si elle avait envie de câlins, elle n’avait pourtant pas envie de Stefan. Elle laissa échapper un soupir énervé en sentant sa poitrine se tendre instinctivement. Son ex savait y faire, pas de doute là-dessus. Stefan se méprit sur le sens de ce soupir et se fit plus pressant. Elle se sentit défaillir. Ce n’était vraiment pas juste. Il lui fallait réagir vite ou laisser faire. Choisissant la raison contre le plaisir, elle se déroba et le repoussa fermement.

— Qu’est-ce que tu fais ?

— Je crois que c’est clair, non ? répondit-il avec un sourire gourmand.

— Et Magda ? Tu vas lui dire quoi ?

Magdalena, la nouvelle copine de Stefan ! Elle venait de lui revenir en mémoire. Ça lui fit l’effet d’une bonne douche froide et elle se raccrocha à cette pensée pour affermir sa résolution de ne pas lui céder.

— Ce n’est pas vraiment sérieux avec Magda, lui répondit Stefan sans sourciller. On fait ce qu’on veut, chacun de son côté. Et puis c’est juste pour ce soir, ajouta-t-il câlin, ce n’est pas comme si on était à nouveau ensemble. Tu ne vas pas me dire que tu n’en as pas envie.

— Peut-être, reconnut Elsa, mais j’ai surtout envie d’être tranquille ce soir. C’est la première fois que j’ai l’appart pour moi toute seule. Et… je n’ai pas envie de partager ça avec toi.

Stefan ne resta pas boire le thé qui refroidissait déjà dans les tasses. Il partit en haussant les épaules.

— Comme tu veux. Fais-moi signe si tu changes d’avis.

Quel romantisme ! pensa Elsa en s’étranglant à moitié avec une gorgée de thé. Fais-moi signe si tu changes d’avis, singea-t-elle une fois la porte de l’appartement refermée. Non mais quel crétin suffisant ! En vérité elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Elle était pleinement responsable de la tournure de cette soirée. Elle avait vraiment envie qu’un homme la regarde, la désire, la touche, la caresse. La jeune femme secoua la tête comme pour se débarrasser des images qui lui venaient à l’esprit. Envie, oui, mais pas à n’importe quel prix. Et pas avec Stefan. Elle était bien contente de l’avoir mis dehors. Difficile de croire que deux ans auparavant, elle l’avait rejoint à Fribourg, laissant derrière elle tout ce qui faisait jusque-là son existence. Pour lui – qu’elle croyait alors être l’amour de sa vie –, elle avait tout lâché, appart et amis, carrière et collègues. Elle n’avait pas écouté sa mère qui l’incitait à la patience ni son père qui se faisait du souci pour son indépendance financière. Non, elle avait écouté son cœur. Les relations à distance, elle avait déjà expérimenté sans succès plusieurs fois. Elle ne tenait pas à recommencer. Alors, à vingt-six ans, elle avait tout plaqué, démissionné d’un boulot d’avenir à Paris, sauté dans le train et hop, en route vers le bonheur… enfin, c’était ce qu’elle croyait.

Tous droits réservés. Sylvie Kaufhold et Numeriklivres, 2014 — 197 pages-écrans

Disponible exclusivement au format numérique sur iBookstore Apple, Amazon.fr, ca et com, Kobo France et Kobo Canada, Google Play, Archambault.ca, ePagine.fr, Bookeenstore, Chapitre.com, Relay.com, Decitre, Culture, Nolim Carrefour, Feedbooks et +

Du même auteur

Cliquez sur la couverture de votre choix pour lire la présentation et un extrait gratuit

Voir toutes les collections

Littérature | Polar | SFFF | Romance | Érotisme

--

--

Éditions Numeriklivres
Littérature sentimentale

Éditeur et propulseur de littérature francophone grand public au format numérique (ebook) depuis mai 2010