Le Fils de l’arc-en-ciel
de Diomenia Carjaval
Le roman de Diomenia Carjaval révèle une authentique conteuse. Avec une grande aisance, des phrases claires, fluides et harmonieuses, l’auteure prouve qu’elle possède le don de l’histoire, cet art de raconter et de dire juste ce qui est suffisant pour ouvrir les portes de l’imaginaire à ses lecteurs.
Résumé
Guallipén, le petit indien Mapuche, entend un jour l’histoire magnifique de l’insecte « Le Fils de l’Arc-en-ciel », que Mama Chila lui raconte. Il se dit qu’il retrouvera cet être merveilleux « qui vole si vite que personne n’a pu encore l’attraper » et qu’il verra la trace lumineuse qu’il laisse derrière lui. Guallipén habite dans la forêt avec les gens de sa communauté. Comme eux, il l’aime et la respecte. Mais la forêt est menacée par les guerriers venus d’ailleurs. Ils veulent la posséder. Les Indiens s’opposent et la guerre éclate. Guallipén est fait prisonnier par les conquistadores. Il apprend à les connaître. Il rencontre aussi et aime les chevaux. Le temps passe et l’enfant grandit. Un jour, il part rejoindre son peuple, car il n’a rien oublié de son passé. Chez les siens, il se prépare au combat.
Introduction
Cette histoire prend sa source dans la conquête du Chili. Le Chili a été découvert par le conquistador Don Diego de Almagro en 1536. Sa conquête fut menée par Don Pedro de Valdivia en 1541.
Quand Pedro de Valdivia pénétra dans ces pays, que les Incas avaient essayé de « soumettre » quelques décennies auparavant, il rencontra la farouche résistance des Indiens qui avaient tenu tête aux Incas.
Cette histoire est celle d’un peuple fier et insoumis qui freina l’avance conquérante jusqu’à la fin du XIXe siècle.
Car ce n’est que vers 1870 que les premiers colons européens purent pénétrer, de façon pacifique, dans l’actuel territoire « araucano ».
Depuis les débuts de la conquête, c’est à dire vers 1541, les Indiens Mapuche ou « Araucanos » s’étaient retranchés au sud du fleuve Bio-Bio. Ils y vécurent ainsi quelques siècles, résistant à l’avance des hommes blancs. Le Chili délimita son territoire jusqu’à cette ligne invisible, symbolisée par le fleuve Bio-Bio, que l’on nomma « La Frontera » (La Frontière). Des chefs indiens, ou Toquis, en langue mapuche, se distinguèrent dans cette lutte acharnée qui coûta beaucoup de vies, des deux côtés.
Le premier reconnu par l’histoire s’appelait Galvarino. Il fut capturé, et on lui coupa les deux mains en guise de châtiment. Il réussit à s’échapper et mourut lors d’une attaque contre les Espagnols. Le deuxième que reconnaît l’Histoire s’appelait Caupolican, il fut élu lors d’une épreuve d’endurance et finit empalé par les Espagnols. Le troisième qui est reconnu comme le libérateur d’Arauco s’appelait Lautaro. Palefrenier de Valdivia, il avait été élevé dans le camp des Espagnols. Il prit la tête de la dernière lutte que les Indiens menèrent contre l’envahisseur.
Valdivia mourut aux mains des Indiens. L’histoire raconte que ceux-ci lui arrachèrent le cœur et fabriquèrent des flûtes avec ses os.
Vers la fin du XIXe siècle, le gouvernement chilien fit appel aux différents pays d’Europe, en offrant des terres aux colons qui voudraient bien les exploiter. Ces terres-là s’étendaient de l’actuelle province de Concepción et Valdivia jusqu’à l’île de Chiloé.
Actuellement le peuple mapuche est organisé en associations et maintient le contact avec d’autres mouvements indigènes, à travers l’Europe et l’Amérique Latine. Ils revendiquent leur identité et demandent le respect de celle-ci, ainsi que la restitution des terres que les conquérants dès le XVIe siècle, et ceux arrivés à la fin du XIXe siècle, leurs ont ravies.
Tous droits réservés. Diomenia Carjaval et Numeriklivres, 2014
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