La surchauffe professionnelle : un mécanisme de glissement insidieux

Marina Bourgeois
Oser Rêver Sa Carrière
3 min readNov 25, 2022
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Surmenage, burn-out, fatigue, épuisement, charge mentale, surchauffe… toutes ces notions sont souvent confondues et employées à tort et à travers. Elles procèdent toutefois toutes de la même idée : de la fatigue au craquage, il n’y a qu’un pas. Parmi toutes ces notions, qu’est-ce que la surchauffe ?

Précisons d’emblée ce qu’elle n’est pas : une simple fatigue, une jambe cassée, une grippe…

La surchauffe professionnelle consiste en un mécanisme de glissement faisant lentement passer d’une fatigue acceptable à un état de vide énergétique insupportable.

Nous vivons tous avec une fatigue et un stress plus ou moins latent : périodes de rush, soucis professionnels, problèmes personnels, logistique familiale, etc. Jusque-là, rien d’anormal. Cette fatigue vivable devient problématique lorsqu’elle s’inscrit dans le temps : en se chronicisant, elle devient délétère. Sensation d’être en pilotage automatique, de ne plus voir le bout du tunnel, tête dans le guidon permanente, stress quotidien, sentiment de ne plus faire face et de ne plus voir le bout de la to do list… la charge mentale devient alors surcharge. Les vacances et moment off ne sont plus récupérateurs. Lorsque cet état perdure (parfois pendant des semaines, des mois, voire des années), le risque de passer de l’état de surchauffe au burn-out est grand. L’angoisse de ne plus faire face pointe le bout de son nez avec son lot de symptômes : problèmes de sommeil, boule au ventre le matin, crise de larmes intempestives, irritabilité, susceptibilité exacerbée, etc. Le cercle vicieux est en place. Le déni n’est pas rare dans cette période : pensant être à l’abri du burn-out (“réservé aux faibles, aux fragiles, à ceux qui ne supportent pas la pression”), certains continuent à tirer sur la corde… vous connaissez la suite… Craquage, effondrement, K.O technique. BURN-OUT.

Stade ultime de la fatigue, le burn-out est en effet la résultante d’une période de stress et de fatigue chroniques devenus délétères, puis pathologiques. Rappelons la définition qu’en donne la Haute Autorité de la Santé : épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel. Le corps et la tête lâchent. Telle une voiture qui n’a plus d’essence, la personne épuisée n’a plus de jus. Les batteries sont vides. Elle se lève un matin et plus rien. Black-out. C’est la sidération. Il n’y a alors plus d’autre choix que de s’arrêter. Sur tous les plans : au travail, à la maison… impossible de faire ce que l’on faisait habituellement de façon quasi automatique. Les réflexes ne sont plus là, la concentration se fait la malle, le corps ne porte plus. Il faut quitter le navire professionnel, avec parfois le sentiment de trahir ses équipes. C’est tout cela un burn-out. Avec ses dommages collatéraux : impact sur le couple, la vie de famille, la vie sociale. La situation est particulièrement compliquée lorsque l’épuisement se double d’un syndrome dépressif. La prise en charge est plus longue, tout comme le temps de récupération et de reconstruction. Sans oublier les difficultés lors de la reprise : honte, peur, colère et perte de confiance en soi…

De quoi faire réfléchir et ne pas (plus) faire l’autruche… Ecouter les maux du corps, les proches qui parfois alertent, le médecin qui prescrit un arrêt de travail, (re)penser son écologie personnelle, etc est essentiel lorsque l’on connaît l’issue potentielle d’une longue période de surchauffe…

Un.e épuisé.e avertie en vaut deux….

A méditer

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