Le burn-out est un phoenix

Marina Bourgeois
Oser Rêver Sa Carrière
3 min readJan 1, 2020

Christelle, membre de notre groupe Facebook Burn-out : parlons-en ! a courageusement décidé de témoigner à visage découvert.

Le burn-out est un paradoxe.

La fin et le début.

La mort et la naissance.

Le noir et la lumière.

Le ko et le ok

Tout en même temps, le chaos et le réalignement.

C’est le pire et le meilleur à la fois.

Christelle, 42 ans, j’ai fini de me consumer il y a 1 mois.

Je l’ai senti arriver, mon corps hurlait depuis des mois. Il criait sa fatigue intense, j’avais le sentiment de ne plus avoir d’oxygène dans les membres, je ne m’endormais plus naturellement, je me réveillais exténuée, je grossissais à vue d’œil, j’avais des palpitations, des crises d’angoisses de plus en plus violentes et de plus en plus fréquentes. Je l’ai senti arriver, je ne savais pas ce qui m’arrivait (mon médecin non plus), j’ai redoublé mes efforts, j’ai travaillé encore plus intensément pour apaiser mon anxiété. Je me suis enivrée de travail. J’étais comme “brûlée” de l’intérieur.

Jusqu’au jour où je n’ai pas eu la force d’éplucher une pomme, une énorme crise d’angoisse doublée d’une énorme colère telle une explosion, un crash aérien, un tsunami, m’a arrêtée. Stoppée. Par une pomme.

Le burn-out a été pour moi un révélateur. Une prise de conscience. J’ai réalisé que je m’étais oubliée, que j’avais été maltraitante envers moi-même. Le burn-out est brutal. En un mois, je n’ai récupéré aucune énergie, je suis alors clouée sur place. J’ai l’impression de prendre toutes les pauses que je ne me suis pas autorisée à prendre depuis toutes ces années. Le burn-out a été brutal avec moi pour que je ne recommence plus jamais ce schéma de fonctionnement, il me laisse le temps de réfléchir à ce que je ne dois plus JAMAIS tolérer.

Jusque-là, le travail était pour moi le seul moyen d’être reconnue, l’unique moyen d’avoir une place. Sur mon lieu de travail, comme à la maison… Faire, faire, faire. Toujours dans l’action, le plus, le parfait pour être aimée, respectée. Je n’étais plus en accord avec moi même. J’étais devenue ma propre esclave. Ma perception du travail a radicalement changé, mais encore faut-il désormais que cette nouvelle perception s’ancre en moi pour que je puisse à nouveau tenir debout.

Je sais que je vais m’en sortir. Je le sens, j’ai confiance. Je vais prendre mon temps. Le mien.

Je médite, je respire, je nourris et hydrate bien ce corps qui a été oublié. Je veux être positive. Je me nourris de témoignages lumineux et encourageants.

Je sais que pour remonter, il y aura des bas, encore ce paradoxe !

Je ne pense pas à une quelconque reprise, j’ai compris qu’il fallait que je lâche prise pour me reconstruire. Le travail, j’ai largement fait ma part, j’ai bien compris le message cette fois !

Le burn-out est un Phoenix, l’oiseau de feu. Vous saviez que lorsqu’il sent sa fin venir, il construit un nid de branches aromatiques et d’encens, il y met le feu, bat intensément des ailes pour attiser les flammes et s’y consume entièrement pour ensuite renaître de ses cendres ?

A méditer…

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Pour en savoir plus sur le burn-out : Marina Bourgeois. Burn-out, le (me) comprendre & en sortir, 2018.

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