Billet d’humeur de Virginie

Directrice artistique chez Pixelis, c’est à mon tour de m’exercer au billet d’humeur créative. Après Joséphine, Valentine, Mathilde et Nicolas, voici mes inspirations créa !

Coup de cœur pour les détournements de Trump qui font de la créa une arme

J’adore les détournements visuels avec Trump. Depuis son investiture, il y a un élan de créativité sur la toile que je trouve incroyable. Les illustrations fleurissent plus drôles les unes que les autres. Il est sous toutes ses formes, comparé et tourné en dérision à souhait. Les gens ont développé une créativité ahurissante et ont contesté avec leurs armes, à leur niveau, avec la créa. On le rend encore plus ridicule qu’il n’est déjà.

Il y a vraiment eu beaucoup de créativité, d’humour que ce soit de la part de Monsieur et Madame Tout le monde mais aussi des studios graphiques, des illustrateurs. J’aime le ton irrévérencieux et le côté « résistance » qui se dégage de ces initiatives partout dans le monde.

Coup de cœur pour « Sans Bavures », collectif de tatoueuses aux tatouages inspirés de la Renaissance

J’ai un autre coup de cœur, purement visuel, qui concerne le collectif de tatoueuses « Sans Bavures ». Elles font des tatouages inspirés des toiles de la Renaissance, mélancoliques, coulants, que je n’avais jamais vu auparavant. Elles commencent par faire un brouillon, en découpant différentes parties de visages, puis les tatouent. Je ne sais pas si j’aime ou pas, mais je trouve que ça a apporté quelque chose de nouveau dans le monde du tatouage. C’est assez gonflé d’arborer de telles oeuvres sur son corps, la peau devient une toile vivante !

Ça sort complètement de l’ordinaire, les tatouages sont tellement vus et revus, je trouve que ça apporte un nouveau souffle à la profession. J’ai aussi envie de souligner le fait que ce sont deux nanas qui sont derrière ce collectif depuis maintenant 3 ans. Chapeau !

Coup de cœur graphique pour le duo Mrzyk & Moriceau

Un autre coup de cœur à nouveau pour un collectif, mais cette fois de graphisme. Il s’appelle
« Mrzyk & Moriceau » et publie un dessin par jour. Ce sont des petits dessins tous simples, souvent en noir et blanc, et je trouve qu’ils sont toujours assez piquants, parfois coquins, sensuels. Je suis assez étonnée car ils sont très prolixes, ça doit être compliqué de dessiner des visuels comme ça tous les jours. Je salue leur pâte et leur imagination.

C’est drôle, un peu surréaliste, parfois ça raconte une petite histoire. C’est quelque chose qui m’inspire et qui me fait rire. Vous pouvez aller voir leur site internet, ils ont un shop, ils ont fait des expos et sont sur les réseaux sociaux. Ça fait un moment que je les suis et je vous conseille de faire de même ;)

Coup de cœur pour Chacoco, illustratrice mélancolique et poétique

J’avais aussi envie de vous parler de Chacoco, une illustratrice que j’aime beaucoup. Elle associe toujours un dessin, très simple, à une phrase ou quelques mots, et je trouve ça beau et réussi. À chaque fois, l’alliance des mots et de son dessin me font quelque chose. Je la trouve d’une poésie incroyable et en tant que femme, les messages qu’elle transmet me touche. Chacoco parle souvent du corps, de l’amour, des sentiments. Elle décrit des situations, des pensées comme tout droit sorties de son carnet intime. C’est raconté avec beaucoup de finesse et l’on sent que ça sort vraiment du coeur.

Personnellement, j’adorerais pouvoir retranscrire ce que je vis comme elle le fait. Je pourrais passer des heures à dérouler son blog, elle m’inspire !

Coup de coeur pour Laurent Kronental et sa série photographique “Souvenir d’un futur”

J’ai découvert le travail de ce photographe lors de l’exposition Paysages Français, une aventure photographique à La Bibliothèque Nationale Francois Mitterand.

C’est un tout jeune photographe autodidacte qui a produit une superbe série intitulée « souvenir d’un futur ». Pendant 4 ans il a photographié des grands ensembles parisiens et ses habitants en réussissant à transmettre la mélancolie des lieux et des hommes laissés à l’abandon, à l’écart du Paris intra-muros. Il fait le parallèle entre le vieillissement de certains quartiers et les personnes agées qui y habitent.

J’aime beaucoup le choix de ses couleurs, assez poudrées, teintes de gris et de roses, et comment il confronte le béton, le gigantesque, la géométrie avec ces habitants, souvent des séniors. C’est comme si ce n’était pas photographié en France ou dans un pays qui existe alors que c’est bien réel. Il y a un côté « ville utopique » et « no man’s land ». Un mélange d’humanité, d’obsolète et de désuétude.

Découvrir son travail m’a donné envie d’observer plus attentivement les infrastructures et autres grands ensembles qui constitue Paris.

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