Moi, mon livre et les réseaux sociaux
PART II — Quoi dire sur Facebook et compagnie…
Par Jean-François Gayrard
Vous connaissez tous sans doute l’histoire du Petit Poucet et des petits cailloux blancs qu’il sème dans la forêt pour que ses frères puissent retrouver leur chemin. Le Web est assurément une grande forêt et trouver son chemin n’est pas toujours facile. La semaine dernière, nous avons dit que le blog était la colonne vertébrale de toute communication virale pour un auteur ou un éditeur. Vous avez bâti votre maison — le blog — , mais votre maison est perdue dans la forêt. Comment faire en sorte que le lecteur trouve le chemin de votre maison dans cette immense forêt virtuelle qu’est le Web et qu’il vous rende visite régulièrement ?
Il faut semer des petits cailloux blancs.
Vos petits cailloux blancs
Si vous ne bougez pas sur le Web, le Web ne viendra pas à vous. Vous aurez beau faire le plus beau blog/site du monde, si vous ne l’animez pas, cela ne sert à rien. Animer son blog, c’est produire des contenus nouveaux régulièrement, et c’est aussi (et surtout) le faire savoir. Vos petits cailloux blancs pour aider les internautes à trouver le chemin de votre maison, ce sont aujourd’hui les réseaux sociaux que vous connaissez tous : Facebook, Twitter, Pinterest, Google + et j’en passe.
Se bâtir une présence sur le Web, il ne faut pas se mentir, cela prend du temps. Se bâtir une présence sur le Web, c’est chronophage et les résultats ne sont pas toujours — ne sont jamais — à la hauteur du temps passé. Les réseaux sociaux ne font pas vendre. Les réseaux sociaux vous aident à vous créer un auditoire, ni plus ni moins. Mais après tout avant de vouloir vendre, ne faut-il pas se créer un auditoire ?
Quoi dire sur les réseaux sociaux
Personnellement, j’entretiens une relation amour/haine avec les réseaux sociaux, notamment pour ce côté chronophage. Il y a des jours où j’ai envie de tout arrêter. Souvent parce que je ne sais plus quoi dire, souvent parce que j’ai toujours peur de trop solliciter nos communautés. Et tout le problème est là sur les réseaux sociaux : comment gérer une présence efficace sans avoir le sentiment d’être envahissant ? Dans ces moments-là, je ferme mon sac de cailloux blancs et je m’assoie au pied d’un arbre de cet immense forêt et je contemple le paysage, une brindille entre les dents.
Dans ces moments de réflexion, j’en reviens toujours au même constat : qu’est-ce que j’ai à dire ? Sur les réseaux sociaux, il ne faut pas se leurrer : pour avoir l’attention de ses “communautés”, il suffit de poster des photos de chat, des photos de bouffe et faire du bashing sur les hommes politiques et autres. Une pluie de like s’abat sur vous comme la misère sur les pauvres ! Sur le coup, ça fait du bien à l’égo. Alors quoi dire sur les réseaux sociaux ? Faire un statut toutes les 5 minutes pour annoncer que je viens de terminer les corrections du chapitre 2, puis celles du 3, du 4, du 5, etc. ? On s’en fout. Donner ma position dans le Top 100 toutes les 5 minutes afin de donner l’illusion que mon bouquin se vend bien ? Pour info, il suffit d’une vente dans une journée pour être positionné dans un Top : une vente, ça ne veut pas dire “beaucoup”. Engueuler les auteurs parce qu’ils ne savent pas envoyer des manuscrits correctement ? Le lecteur s’en contrefout. Lui, le lecteur ce qu’il attend, c’est qu’on lui donne envie de lire. Lui, le lecteur, ce qu’il veut quand il a lu votre bouquin, c’est pouvoir vous le dire, comme ça, sans chichi.
Les réseaux sociaux, c’est un peu la caisse de résonance de votre communication sur le Web via votre blog, et quelque part de ce que vous êtes dans la vraie vie (?).
Si vous avez bien défini votre ligne éditoriale avec votre blog, vous n’aurez aucun problème à savoir quoi dire, à partager quelque chose sur les réseaux sociaux afin de créer des liens avec les lecteurs. Parce que le but des réseaux sociaux, c’est bien l’échange et le partage, c’est de se rapprocher de son lectorat. Dans la mesure du possible, communiquons du positif : le misérabilisme, le négatif, ne font pas vendre. Les lecteurs ont aussi leur lot de problèmes. Faisons rêver le lecteur avec nos romans, changeons lui les idées.
Comme je l’ai écrit la semaine dernière, cette série de billets a pour but surtout de réfléchir sur une démarche — comment et pourquoi communiquer sur le Web — et non pas de vous donner des infos sur comment ouvrir un compte sur Facebook et poster des statuts. Le Web regorge d’infos à ce sujet. Beaucoup moins sur l’état d’esprit dans lequel on doit aborder notre façon de communiquer, de semer nos petits cailloux blancs.
Dois-je être partout ?
Dernier point, dois-je semer mes petits cailloux blancs partout ? Je vous donne un conseil d’ami : comme je l’ai écrit plus haut, les réseaux sociaux sont chronophages et les résultats ne sont pas toujours à la hauteur du temps passé. Être partout, c’est une stratégie comme une autre, mais serez-vous capable de tenir le rythme ? Vous risquez de vous brûler à vouloir être partout. Concentrez-vous sur les réseaux sociaux les plus importants dans un premier temps (Facebook, Twitter, Pinterest, Instagram). Un petit détail : personnalisez vos messages en fonction du réseau que vous utilisez. Évitez de lier vos comptes Facebook et Twitter, par exemple. À propos de Pinterest, ne le négligez pas. L’avantage de Pinterest, ce sont les images qui parlent plus que les mots avec une audience très féminine. Vous pouvez ainsi créer des ambiances très visuelles organisées en tableau autour des thématiques de votre roman.
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