Audio Days : un retour d’expérience

Benoit Zante
TLDR by Benoit Zante
4 min readDec 17, 2020

Dans cette newsletter, je parle finalement assez peu des missions et sujets sur lesquels je travaille par ailleurs… Une fois n’est pas coutume, j’ai envie de revenir sur mon expérience autour des AudioDays, un événement 100% (ou presque, on y reviendra) audio, autour de l’expérience client, organisé par l’agence Intuiti et auquel j’ai contribué très en amont.

Le concept ? 100 dirigeants, managers et experts qui partagent en 5 minutes max leur vision ou retour d’expérience dans une capsule audio, accessible à la demande pendant les trois jours de l’événement. Les participants peuvent également se connecter avec les speakers qui le souhaitent, pour des discussions one-to-one destinés à approfondir les sujets abordés dans les capsules. Voilà le pitch initial.

Dans la dernière ligne droite, Quentin Franque, à l’origine de l’événement, s’est décidé à enrichir encore le concept, en ajoutant des interviews en live avec certains speakers, pour conforter la notion d’”événement” et créer des rendez-vous (j’ai eu la chance d’en animer quelques-uns), puis en prolongeant la durée d’accès à la plateforme de plusieurs jours. Un best-of est d’ailleurs désormais disponible ici.

Cette expérience — globalement un succès, confirmé par les nombreux retours enthousiastes des participants — est venue appuyer plusieurs des convictions que j’ai déjà eu l’occasion d’exprimer ici. La force du contenu. L’intérêt de l’audio. La nécessité d’imaginer de nouveaux formats d’événements en ligne.

Mais elle a aussi mis en avant d’autres points importants, et tout particulièrement l’importance des outils.

L’enregistrement des capsules a été grandement facilité par un service en ligne, Zencaster : une solution miracle en ces temps de distanciation physique, même si elle n’est pas exempte de quelques bugs.

Surtout, le choix de la plateforme pour héberger l’événement s’est avéré crucial. Et là, les bugs et limites propres à la plateforme choisie se sont avérés plus contraignants, que ce soit pour gérer le nombre de connexions simultanées, faciliter les mises en relation entre les participants ou favoriser la découverte des contenus.

Dans la course à la digitalisation — et demain, à l’hybridation — des événements, l’enjeu technologique est plus important qu’il n’y parait. Si un organisateur d’événement traditionnel devait avant tout se soucier de questions d’ordre logistiques, avec le digital, les enjeux technologiques sont démultipliés.

Pour des événements à petite échelle, comme un webinar, il existe des solutions relativement convaincantes — comme le français Livestorm, pour n’en citer qu’un. Mais pour les événements plus ambitieux, il faut souvent une plateforme ad-hoc. Il est intéressant par exemple de noter le rachat récent de la plateforme Wimeet par les Big Boss.

J’ai déjà dit à quel point j’avais été déçu par l’expérience proposée par le Web Summit et son pendant nord-américain, Collision. Et il s’agissait pourtant d’un acteur qui se présentait comme une startup technologique avant d’être un organisateur d’événement !

Un autre mega-événement, le CES de Las Vegas s’apprête d’ailleurs à faire le saut du tout-digital. Ses organisateurs viennent de donner un aperçu de leur plateforme, conçue avec Microsoft, proposant une expérience utilisateur personnalisée, destinée à favoriser la collaboration. Il ne reste plus qu’à espérer qu’elle soit à la hauteur de la promesse affichée !

Dans un autre genre, j’ai beaucoup apprécié la version en ligne de l’événement annuel de la marque de chocolat néerlandaise Tony’s Chocolonely : la Tony’s Fair. Le contenu est assez classique (plusieurs heures d’émission enregistrée en studio, avec notamment Pharell Williams en guest star), mais l’expérience autour de cette vidéo est intéressante et interactive, avec même une certaine poésie.

Le concept est difficile à décrire en quelques mots… mais je tente ! Après avoir créé son avatar, on est projeté sous le chapiteau de la foire, qui reprend vaguement la forme de la Westergasfabriek, à Amsterdam, où a lieu traditionnellement l’événement (j’y avais participé en 2018). Avec un scroll latéral, on découvre différentes expériences plus ou moins ludiques qui complètent la vidéo de l’événement : chariot de vente de tablette de chocolat, stand pour signer des pétitions, vidéos présentant les engagements de la marque… Partout, les avatars des autres participants sont visibles.

Finalement, l’expérience est plaisante et valorise la marque. L’aspect technologique, froid, des plateformes d’événement est gommé par une identité graphique et une navigation originales. Mais cela ne reste qu’un ersatz du rendez-vous traditionnel… Vivement le retour des événements physiques ! En espérant que ceux-ci passeront tous en mode “2.0” et auront profité de la crise pour s’enrichir*, en prenant le meilleur des deux mondes…

A l’année prochaine !

*Ce n’est malheureusement pas le meilleur mot, vu la situation économique du secteur… bon courage à tous mes lecteurs qui sont dans ce domaine. 2021 ne pourra qu’être meilleur.

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Benoit Zante

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