Chère 2015, j’ai beaucoup réfléchi

Et maintenant, tu t’en vas.

Chloe Conscience
Sur la route du Must

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2015 m’aura appris ce que je connaissais le moins, et dont j’avais le plus besoin.

2015 m’aura appris à être seule, et à aimer l’être.

Pendant des années, je n’ai pas su ce que c’était. Je ne parle pas de la différence entre être entouré ou ne pas l’être. Je ne parle pas de sentiments. Je parle de prendre du temps, de l’espace et des décisions, pour soi. Je ne parle pas d’égoïsme, mais de responsabilité. De celle que l’on a envers soi-même, et envers les autres. Celle de savoir que nous disposons de toutes les ressources en nous-même, pour ne pas attendre des autres.

Ça a pris du temps, de m’octroyer du temps.

Naturellement intuitive, j’ai toujours agis pour ce que je ressentais. Ce qui était pour moi s’est parfois imposé au détriment des autres. Aimer être seule ne signifie pas laisser les autres hors de sa vie, mais savoir faire face aux moments où ils ne sont pas là, et aux décisions qui n’engagent que soi. Nous sommes nombreux à ne pas questionner les choses que l’on pense acquises. Ou à être si entouré de notre famille, d’une bande d’amis, d’un partenaire, qu’on ne se confronte que rarement à l’intimité de nos choix. Le jour où l’on s’accorde le temps de s’y confronter se dessine un chemin que nous n’aurions même pas osé soupçonner. Cela peut faire peur : de savoir en toute conscience ce qui nous retient, ce qui nous influence, ce qui nous fait peur. Cela peut faire peur de découvrir ce que l’on veut vraiment.

Mais il y a pire que de ne pas savoir. Il y a savoir, et choisir de ne pas s’y confronter.

Chère 2015, j’ai beaucoup réfléchi. Si oui ou non je dois réellement me préoccuper de ma carrière, de l’argent, de l’amour, ou d’avoir un enfant. Et puis,

Dois-je me préoccuper aujourd’hui de ces choses là ? Aimerais-je même m’en soucier ?

J’ai donc réfléchi à la femme que je deviens, et à ce que j’ai besoin de connaitre de moi-même pour bien vivre ma vie. J’ai pris la mesure de l’importance de savoir ces choses là ; mais aussi de celle de ne pas savoir (tous les pourquoi ne sont pas fait pour être élucidés), et de l’accepter.

Aujourd’hui je n’ai aucune idée de ce que je fais. Je suppose tout. Je décide, je mise, et j’espère. Je prends le temps.

Le mystère fait partie de l’histoire du monde. Ai-je été arrogante de vouloir vivre sans ?

Il y a des personnes qui pensent savoir l’essentiel quand tu as répondu à leurs trois questions : si tu as quelqu’un dans ta vie, ce que tu fais dans la vie, et où tu vis. J’ai l’impression de ne rien connaitre des personnes qui ne répondent qu’à ces trois questions. Elles m’ennuient même. Je veux savoir qui sont ces personnes, pas l’étiquette de leur condition.

On a tous besoin de se connaitre. Sinon comment pourrions-nous être disposé à être la meilleure version de nous-même ?

Je crois n’avoir jamais vécu une année aussi seule, et n’avoir eu autant besoin de l’être. Je ne sais pas si je suis devenue différente cette année, ou si je ne me connaissais pas avant. Peut-être simplement que maintenant, je me comprends.

Chère 2016, je vais avoir 27 ans. Mes premières amies vont avoir un bébé. Celles avec lesquelles on pariait être les premières. D’autres vont acheter des appartements. Un choix qui me fait souvent douter : devrais-je ? Certaines font les deux. Je les aime comme avant, pour ce qu’elles sont ; et je suis heureuse de ce qu’elles font. Mais je crois que je ne veux pas la même chose. Je ne pensais pas qu’il était difficile de vouloir des choses différentes. 2015 m’a prouvé que c’était bien plus difficile pour moi que je ne me le laissais croire.

Je veux me connaître encore mieux, voyager encore loin, découvrir encore plus. Je veux continuer ce que je fais depuis 2 ans : je veux oser, parier, miser, être surprise, effrayée parfois, mais aller de l’avant.

Chère 2016, j’ai compris qui j’étais. Je veux maintenant prendre le temps de vivre avec moi.

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