Design et non-humains

Concevoir avec et/ou pour l’altérité

éléonore sas
La Boussole des designers
14 min readNov 15, 2021

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En 5 secondes, kézako ?

  • Changer de perspective et repérer les relations d’interdépendance qui lient les êtres entre eux (approche systémique).
  • Focaliser nos conceptions sur le non-humain plutôt que sur l’Homme et questionner notre vision “anthropocentrée” du monde.
  • Comprendre les points de vue des non-humains (animaux, plantes, terrestres, technique, etc.) en les prenant en compte comme parties prenantes à part entière.

Qu’est-ce que le “non-humain” ?

Le vivant autre qu’humain ?

La plupart du temps, le “non-humain” fait référence à l’ensemble des êtres vivants (faune et flore), sauf l’espèce humaine. Cependant, cette notion peut être entendue de différentes manières en fonction des disciplines et des auteurs. Par exemple, en biologie, ce terme désigne un animal autre que l’Homme. Du côté de la sociologie, le non-humain est généralement compris comme un acteur non humain, sans distinction ontologique. Cette vision correspond notamment à celle de Bruno Latour et Michel Callon, plus particulièrement dans le cadre de la théorie de l’acteur-réseau.

En Occident — et dans une ontologie plutôt naturaliste (selon la classification de Descola )— , cette notion fait écho à la distinction classique entre Nature et Culture, c’est-à-dire entre l’Homme et le reste du monde. Le concept de non-humain est alors souvent associé à la volonté de rompre avec cette séparation. Néanmoins, la sémantique même du terme, qui oppose humains et non-humains, renforce paradoxalement ce dualisme. Certains auteurs choisissent alors d’employer d’autres mots tels que “vivants sauvages” (mais que dire des animaux et plantes domestiques par exemple ?), “nature” (englobant alors les éléments géologiques également), “autres qu’humains” ou “plus qu’humains” (Patrick Bresnihan).

Mais dans tous les cas, les relations inter-spécifiques sont si étroites et nombreuses qu’on peut questionner la pertinence d’un concept séparant l’Homme des autres êtres vivants. D’ailleurs, l’être humain n’est-il pas lui-même un holobionte, c’est-à-dire un être peuplé d’autres êtres (tels que son microbiote) ?

Ce qui est présent dans le monde, en dehors des Hommes ?

Certains auteurs intègrent aussi la production technique de l’Homme dans leur définition du non-humain. Dans ce cas, cette notion renvoie à la fois aux vivants et aux artefacts artificiels présents sur Terre, en plus des Hommes. Néanmoins, la question de la pertinence de la séparation de la technique et de l’humain se pose également ici. En effet, on peut considérer — à l’instar des chercheurs du laboratoire COSTECH à l’Université de Technologie de Compiègne— que la technique est anthropologiquement constitutive (thèse TAC).

La thèse TAC a été formulée par Bernard Stiegler à partir d’une synthèse des travaux d’André Leroi-Gourhan, de Gilbert Simondon et de Jacques Derrida. Sans la détailler ici, on peut en retenir les principes suivants :

“La technique rend possible les formes les plus générales de l’activité cognitive humaine. L’intelligence humaine a un caractère artificiel qui trouve son origine dans la technique. Donc ce n’est pas simplement l’humain qui construit le technique, mais c’est tout autant le technique qui construit l’humain.” — Site de Stéphane Crozat

Selon cette acceptation, on peut alors également s’interroger sur la séparation de l’Homme et de la technique, puisque les deux semblent aussi liés que l’étaient les réseaux d’interrelations du monde vivant.

Que le “non-humain” inclue ou non la technique et que cette séparation de l’humain soit réaliste ou non, cette notion est aujourd’hui mobilisée dans le domaine du design. Ainsi, ce concept excluant l’humain se révèle pratique dans certains cas.

Pourquoi penser aux non-humains en design ?

Prendre conscience de notre appartenance à un système

Les humains ne sont pas isolés du reste du monde : leurs problèmes sont systémiques. Nous appartenons ainsi à un réseau d’interdépendances avec le reste de la “communauté biotique” (Aldo Léopold). Michel Serres alertait déjà dans son Contrat Naturel sur les impacts négatifs de nos actes sur ce réseau dont nous sommes les premiers dépendants.

“Nous dépendons du monde qui dépend de nous” — Michel Serres

Un courant de pensée affirme d’ailleurs que ces systèmes biotiques sont suffisamment résiliants et n’ont pas besoin de nous. Selon Michel Serres, “la Terre qui exista sans nos inimaginables ancêtres, pourrait bien aujourd’hui exister sans nous et existera demain et plus tard encore, sans aucun d’entre nos possibles descendants, alors que nous ne pouvons exister sans elle”. Selon cette thèse et au-delà de la 6ème extinction en cours, c’est surtout l’Homme qui aurait donc besoin de protéger son milieu pour survivre lui-même. Or, “la fin ou le but du design est d’améliorer ou de maintenir l’habitabilité du monde” selon Alain Findeli. Pour suivre cette voie, les designers doivent donc prendre conscience de leur appartenance à ce système global, à la biocènose.

Dans la même idée, le designer Jesse Weaver propose que les concepteurs se mettent à du “bee-centered design”. Pour lui, nous nous pensons forts et résistants, mais nous faisons partie de chaînes dont la robustesse dépend de leurs maillons les plus faibles. Cependant, notre approche actuelle du design ignore voire bouscule ces liens. Nous nous créons des boucliers pour résister aux répercussions et aux ondes de chocs subies par ces “maillons faibles” (les non-humains), mais cette approche défensive ne peut pas durer éternellement pendant que les dégradations de la chaîne deviennent de plus en plus difficiles à réparer. Selon lui, les designers devraient donc avant tout se concentrer sur ces “liens faibles” avant d’attendre que les problèmes remontent jusqu’aux humains. Ce principe reviendrait à “niveler par le bas” le design, le rendant ainsi plus efficace, de la même façon que les normes de santé pour un bébé fonctionnent pour un adulte, alors que l’inverse non.

Repenser les focales du design

Il nous faut donc revoir l’objet du design et la place de l’humain dans nos conceptions. Cependant cela ne sera pas une tâche facile car, selon le designer Ted Hunt, notre point de vue incarné nous amène à tomber de façon répétée dans le piège de l’anthropocentrisme.

“The Age of Enlightenment gave rise to the ‘anthropocentric’ (putting humans at the center), the Western view of libertarianism brought about the ‘self-centric’ (putting humans at the center), the computer age gave birth to the ‘user-centric’ (putting humans at the center), and most recently an increased regard for greater inclusivity has favoured the ‘human-centric’ (putting humans at the center).” — Ted Hunt

Représentation schématique des différentes tendances à la centralité ( A Brief History of Centricality — Ted Hunt)

Pour contrer ce biais, Ted Hunt et d’autres chercheurs proposent de consciemment recentrer le design sur la Nature. Il s’agirait donc d’élargir la focale du designer, déjà passée d’un “design centré utilisateur” à un design de l’expérience humaine/du vécu, pour se tourner désormais vers un design centré sur la nature et/ou la vie (“Life-Centered Design” ou “Planet Centric Design” par exemple).

En France, le laboratoire de recherche en design Zoépolis, fondé par Nicolas Roesch, cherche ainsi à décentrer le design en explorant les relations entre les “grands singes” et les autres vivants. Ce regroupement de designers et chercheurs se concentrent sur 5 axes :

  • Inclure les vivants non-humains dans les méthodes de design existantes ;
  • Inventer de nouvelles pratiques centrées sur les autres vivants ;
  • Explorer un design des relations interspécifiques ;
  • Utiliser le design comme médiateur des vivants ;
  • Développer de nouveaux imaginaires, de nouvelles perspectives incluant les non-humains.
Slide présentant les axes de recherche de Zoépolis (conférence de lancement du 25.09.21)

Comment designer en prenant en compte les non-humains ?

Penser aux umwelten

Pour concevoir en se focalisant sur — ou en prenant en compte — le non-humain vivant, les designers doivent pouvoir appréhender son point de vue, comme en design centré expérience utilisateur (ou UX design). De ce fait, ils doivent comprendre le monde propre (umwelt) d’une autre espèce.

“Le monde propre d’un organisme est donc la somme de ses expériences issues de ses parties fonctionnelles lui permettant d’appréhender le monde (nos cinq sens pour l’être humain).”— Wikipédia, expliquant la notion de “umwelt” décrite par Von Uexküll

Dans son ouvrage Umwelt und Innenwelt der Tiere, Von Uexküll illustre l’umwelt d’une abeille en comparant les visions qu’ont les humains et les abeilles du même environnement.

(a) L’environnement d’une abeille tel que nous le percevons en tant qu’observateur externe. (b) La même abeille ne perçoit que des aspects particuliers du même monde, qui constituent son umwelt. (Légende reprise de Nihat Ay et Wolfgang Löhr)

De la même façon, des élèves de Kelvin Godee et Simon Wijrdeman ont étudié le système visuel d’un oiseau afin de comparer son expérience sensorielle du monde visible avec celle vue par la majorité des humains. Ils ont ainsi pu identifier la partie du spectre de la lumière visible partagée par les deux espèces et concevoir en fonction un objet visible dans les deux cas.

Schématisation des élèves de Kelvin Godee et Simon Wijrdeman

Kelvin Godee et Simon Wijrdeman vont jusqu’à penser que les UX designers gagneraient à commencer par s’exercer sur des publics non humains : cela leur permettrait de se confronter à une plus grande altérité avant d’essayer d’entrer en empathie avec des êtres de leur propre espèce, et éviter ainsi des biais potentiels.

Enquêter sur les non-humains

Considérer les non-humains comme des parties prenantes à part entière d’un projet est une chose, mais nous ne pouvons pas communiquer directement avec eux ni utiliser les mêmes outils que les UX designers avec les Hommes. Les designers doivent donc enquêter d’autant plus afin de comprendre les “mondes propres” (umwelten) et les besoins des différentes espèces.

“Nous n’avons pas l’habitude d’être à l’écoute des choses qui ne parlent pas ; nous ne savons pas comment nous y prendre pour les entendre et pour nous relier à elles” — Marielle Macé, Nos cabanes (2020)

Quels outils utiliser ?

Récupérations d‘outils de l’UX designer

Pourtant, beaucoup d’outils d’UX design peuvent être détournés pour prendre en compte les non-humains :

  • Interviews d’experts scientifiques et de personnes en contact quotidien avec les non-humains (appelés “passeurs” dans Sagesses d’ailleurs pour vivre aujourd’hui) ;
  • Revues de littérature adaptées ;
  • Observations sur place et étude des changements de comportements des espèces après l’introduction de prototypes pour les tester ;
  • Cartographies systémiques des acteurs ;
  • Personae de non-humains…
Exemple de persona de l’abeille
Exemple de persona de la mer Baltique

Certains designers travaillent également sur l’élaboration de nouveaux outils, adaptés à ces nouveaux types d’acteurs. En voici quelques exemples :

Holistic Futures Wheel

Repris du canevas du futurologue Jerome C. Glenn (1971) par Damien Lutz, ce cadre permet de structurer les séances de remue-méninges et de mind-mapping (génération et mise en relations d’idées). La version originale aidait à explorer les conséquences du changement mais uniquement à travers leurs impacts économiques. C’est pourquoi le designer l’a retravaillé sous plusieurs formes :

  • Une séparation colorée entre éléments reliés aux humains et ceux relatifs aux non-humains (V1) ;
  • Une roue à sections (sorte de PESTEL) pour dépasser les seules conséquences d’ordre économique (V2) ;
  • Et une autre prenant en compte la temporalité (V3) bien qu’elle devienne presque trop complexe pour être utilisable.
3 versions de la Holistic Futures Wheel (1, 2 et 3 de gauche à droite) de Damien Lutz

Actant mapping canvas

Unpacking Design propose également un canevas d’atelier afin d’améliorer l’empathie envers les non-humains dans les phases d’exploration et de découverte : l’actant mapping canvas. Ce framework permet de prendre en compte tous les types de parties prenantes à un projet, nommés “actants”, c’est-à-dire des êtres dotés d’agentivité (au sens latourien).

L’actant mapping canvas en utilisation

Carte de relations

Le Collectif Tama propose également d’allier des approches de design relationnel et systémique pour cartographier les relations des êtres avec leur milieu. Ils obtiennent ainsi des “cartes de relations” sous différentes formes, permettant d’appréhender les interrelations d’un territoire.

Carte de relations de La Châtaigneraie (voir l’étude de cas ici pour plus de précisions)

À quoi ressemble le design non-humain ?

On retrouve de nombreux exemples de design lié au non-humain. En voici des exemples par grands types d’interprétations du “non-humain” :

Le non-humain animal

House for Geckos (Jingwen He, Yuto Makishima, Masunami Shimoda, Sebastian Enevoldsen, Saki Yamaguchi, Linjun Luo et Yahan Zeng) est un des exemples d’architecture faite pour les animaux après avoir pris en compte leurs comportements et leurs préférences en termes d’habitat. Le projet Light Path (Eva-Lotta Holby, Soma Nii, Hikari Hirano, Shifan Liu, Ziyue Ding, et Zimu Wang) vient le compléter en offrant aux geckos un chemin composé de lumières phosphorescentes qui attirent les insectes à la tombée de la nuit : en plus d’une maison, les geckos profitent alors aussi d’un garde-manger à proximité.

À droite : House for Geckos (de l’extérieur puis à l’intérieur) ; À gauche : Light Path (de jour puis de nuit)

Le non-humain végétal

L’atelier Bow-Wow a proposé le concept de House of Weed afin de réhabiliter les maisons vides en attente d’être démolies en les transformant en sanctuaire éphémère des plantes. Après avoir exposé le sol et retiré le toit, ces espaces sont remplis de friche végétale. Cet acte permet notamment de revaloriser la flore en ville. Dans l’exemple, les citadins venant visiter la clinique métamorphosée n’en reviennent pas du changement d’atmosphère du lieu.

Processus de transformation de la clinique en House of Weed

Le non-humain comme artefacts techniques

L’atelier Bow-Wow a également conçu l’Ikushima Library en 2008. Cette maison a été repensée entièrement autour des livres des propriétaires. En effet, le couple y habitant n’arrivait pas à organiser leurs bibliothèques d’une façon qui leur convenait, jusqu’à ce qu’ils renversent le problème : au lieu de chercher une place pour leurs livres dans la maison faite pour le couple, ils allaient chercher une place pour le couple dans une maison faite pour les livres. Ainsi, ils se considèrent désormais comme des bibliothécaires (et non plus de simples propriétaires du bâti) et les livres prédominent dans l’espace.

Plan en coupe de l’Ikushima Library

Autour du (non) humain

Enfin, certains designers s’intéressent de manière plus conceptuelle à ce que c’est qu’être un non-humain voire un humain au sens biologique du terme. Ted Hunt s’intéresse alors particulièrement à notre rapport au temps. Son projet Sense of Time explore ainsi d’autres manières de représenter et de penser le temps. Il s’interroge également sur les façons dont l’adoption de ces alternatives peut affecter et influencer la manière dont nous occupons le temps. Son prototype essaie de relier le découpage rationnel du temps (les heures et les minutes représentées par les aiguilles) avec les cycles solaires qui impactent notre biologie (le jour et la nuit selon les moments de l’année, représentés par les gradients noirs et blancs).

Déclinaisons du prototype de Sense of Time

Conclusions et limites : designer avec ou pour les non-humains ?

Selon les cas, les conceptions autour du non-humain ne relèvent pas du même positionnement voire de la même éthique. Ainsi, les exemples de design non-humain susmentionnés pour les geckos et les plantes peuvent être qualifiés de design “pour” les non-humains. Il s’agit alors de centrer la conception sur ce non-humain et de créer quelque chose pour lui. Néanmoins, ce parti-pris peut soulever plusieurs questionnements. Tout d’abord, le positionnement du concepteur à ce moment-là, dans une optique de soin voire de care, peut être considéré comme paternaliste. Le designer fait également le choix des espèces qu’il aide et privilégie parfois au détriment d’autres. Enfin, son interventionnisme dans des écosystèmes déjà en place peut venir perturber et déformer un ensemble de relations systémiques parfois difficile à anticiper. Le système peut alors aller jusqu’à perdre son autonomie.

Un autre cas, moins abordé dans cet article, est celui du design “avec” les non-humains. Ici, le concepteur utilise les non-humains mais dans un but qui peut être très éloigné de ce public. Par exemple, Tomáš Gabzdil Libertíny module les stimuli sensoriels perçus par les abeilles dans leur umwelt afin de leur faire déposer de la cire sur une structure là où il le souhaite. Il réalise ainsi des oeuvres avec l’assistance de ces insectes, d’où le nom de ses vases et sculptures : With a little help of the bees.

With a little help of the bees

Dans les deux cas, on retrouve ici des questionnements similaires à ceux soulevés par le design comportemental : les humains ont-ils le droit de “manipuler” les non-humains et leur milieu ?

Aller plus loin

Principales sources

Autres références de l’article

Ay, N., & Löhr, W. (2015). The Umwelt of an embodied agent — a measure-theoretic definition. Theory in Biosciences, 134(3), 105–116.

Collin, P. M., Livian, Y., & Thivant, E. (2016). Michel Callon et Bruno Latour: La théorie de l’Acteur-Réseau. Les grands auteurs en management de l’innovation et de la créativité (Edition EMS Management et Société).

Conrad, F., Lofthouse, V., & Escobar-Tello, C. (2016). Design based on nature–a literature investigation. In DS 83: Proceedings of the 18th International Conference on Engineering and Product Design Education (E&PDE16), Design Education: Collaboration and Cross-Disciplinarity, Aalborg, Denmark, 8th-9th September 2016 (pp. 696–701).

Crozat, S. (2018). La thèse TAC ou « l’école de Compiègne ».

Descola, P. (2005). Par-delà nature et culture (Vol. 1). Paris: Gallimard.

Larrère, C. (1997). La communauté biotique: l’héritage d’Aldo Leopold. Les philosophies de l’environnement. Presses Universitaires de France, Paris, 60–84.

Macé, M. (2019). Nos cabanes. Editions Verdier.

Mildenberger, F., & Herrmann, B. (Eds.). (2014). Uexküll: Umwelt und Innenwelt der Tiere. Springer-Verlag.

Serres, M. (2000). Retour au Contrat naturel. Bibliothèque Nationale de France-BNF.

Steiner, P. (2010). Philosophie, technologie et cognition. États des lieux et perspectives. Intellectica, 53(1), 7–40.

Van Ingen, F. (2018). Sagesses d’ailleurs pour vivre aujourd’hui. J’ai lu.

Nos fiches synthétiques ont pour objectif d’ouvrir le débat. N’hésitez pas à laisser vos remarques, compléments, corrections, idées, etc. en commentaire !

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éléonore sas
La Boussole des designers

UX designer et doctorante en géographie (La Rochelle Université-CNRS), je cherche à déconstruire/changer le rapport humain-nature occidental via un jeu sérieux.