L’importance des contacts avec la nature

Extinction de l’expérience de nature en Occident (2/7)

éléonore sas
Luciole : design et non-humains
15 min readJan 24, 2022

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D’après la photographie de Yavor Punchev

Et voici le deuxième article de cette série sur l’extinction de l’expérience de nature en ville en Occident. Vous pouvez retrouver l’article précédent ici au besoin : Introduction à la série d’articles. Bonne lecture 🤗 !

L’extinction de l’expérience de nature est directement problématique pour l’être humain car elle diminue les bénéfices essentiels que lui apportent ce type de contacts.

Apports des contacts avec la nature

En effet, les bienfaits de la nature pour l’Homme sont nombreux et de différents ordres, à commencer par la dépendance de l’être humain aux ressources naturelles. Depuis les années 1980, les naturalistes parlent même de « services écosystémiques » (Reid et al., 2005), c’est-à-dire de la valeur de la nature en tant qu’elle fournit des biens et services fondamentalement nécessaires à l’humanité. Depuis la publication du Rapport sur l’évaluation des écosystèmes pour le millénaire (ou MEA pour Millennium Ecosystem Assessment) en 2005, cette notion a prise de l’ampleur et est employée dans différents domaines.

Cadre conceptuel des interactions entre la biodiversité, les services d’origine écosystémique, le bien-être de l’Homme, et les forces sous-jacentes à l’origine des changements (rapport du MEA, 2005)

Bienfaits pour notre santé

À l’échelle plus individuelle, les contacts avec la nature ont des impacts positifs sur la santé physique. Plus largement, l’intérêt pour la nature en tant que ressource thérapeutique possède d’anciens fondements (Franco et al., 2017). Par exemple, certains textes romains expliquent que la campagne et les espaces naturels présentent des propriétés bénéfiques pour la santé (Thompson, 2011). De la même façon, on peut lire dans le rapport annuel de l’officier d’état civil britannique de 1839 qu’« un parc dans [l’]East End diminuerait les décès annuels de milliers de personnes et ajouterait plusieurs années à la vie de toute la population ».

Au-delà des activités sportives souvent pratiquées dans ces contextes, des études plus récentes relient l’amélioration de la santé physique de l’Homme à son exposition à des éléments ou bien à des environnements naturels (Hartig et al., 2014). Soga et Gaston (2016, p. 97) vont jusqu’à comparer ce phénomène à de la vitamine C. Selon eux, une exposition régulière aux environnements naturels est un ingrédient nécessaire pour une vie saine, parfois aussi efficace que des formes plus conventionnelles de médication, et qui peut ainsi prendre l’appellation de « vitamine G », pour green.

D’autre part, la fréquentation d’espaces naturels est souvent bénéfique pour le bien-être mental. Pendant la colonisation américaine, les Anglais confrontés à la neurasthénie ont d’ailleurs utilisé une thérapie par la nature pour soigner les symptômes relevant de la dépression, de l’anxiété, de l’insomnie et de migraines. Cette « cure de l’Ouest » revenait ainsi à envoyer les malades dans des ranchs du Far West afin de les apaiser par les bienfaits des paysages et des modes de vie ruraux (Stiles, 2012).

A Storm in the Rocky Mountains, Mt. Rosalie par le peintre Albert Bierstadt en 1866 (source)

Plus récemment, une large partie de la littérature vante les effets bénéfiques de la nature sur notre santé psychologique (Rosa & Collado, 2019). Par exemple, la fréquentation d’espaces verts aiderait à retrouver certaines fonctions cognitives (Hartig et al., 2014) et à augmenter nos orientations pro-sociales (Joye & Bolderdijk, 2015). La théorie de la restauration de l’attention prône quant à elle que la nature peut aider les individus à restaurer leurs ressources attentionnelles lorsque celles-ci sont réduites (Clayton, 2017).

Cependant, Soga et Gaston (2016) font remarquer que la plupart des recherches menées jusqu’à présent ne s’attachent qu’aux apports à court termes. Ils recommandent donc d’étudier également ces effets sur de plus longues périodes.

En parallèle de ces travaux, on remarque une augmentation des pratiques basées sur cette idée d’un lien entre le bien-être et la nature, comme les bains de forêt japonais ou shinrin-yoku. Ainsi, « des pays comme la Corée ou la Chine ont remis au goût du jour des techniques de bien-être et même de thérapie fondée sur une “fusion” avec la Nature, comme réponse au stress de la vie urbaine des sociétés modernes hyper-industrialisées » (Obadia, 2017, p. 115).

Bain de forêt, photographie de sidath vimukthi

Dépendance et interrelations globales

De façon plus générale encore, la survie de l’Homme dépend entièrement de la nature et des êtres vivants non humains qui la peuplent. En effet, nous faisons partie d’un ensemble d’interrelations avec différents écosystèmes. De nombreux auteurs se sont d’ailleurs emparés de ce fait, que ce soit Léopold et al. (2017), avec leur « communauté biotique », qui recouvre l’ensemble des êtres vivants existants en interdépendance, ou Haraway lorsqu’elle parlent de « Chthulucène » (Caeymaex et al., 2019). Albrecht (2014) va jusqu’à appeler à passer à une nouvelle ère à la suite de l’Anthropocène, le « Symbiocène », afin de reprendre conscience de ces liens inter-espèces et de les valoriser davantage.

Plus intimement encore, l’être humain est lui-même l’hôte de nombreux micro-organismes qui constituent pour moitié son corps. Ainsi, il est un holobionte et dépend de la santé de ces locataires pour sa survie, c’est-à-dire plus précisément de son microbiote (Grosdemange, 2014). L’humain est donc profondément, et à toutes les échelles, lié aux autres écosystèmes.

Dans sa théorie écologique, Gibson explique ainsi en 1979 que l’individu et l’environnement « forment un système interdépendant : un environnement ne fait sens que par la façon dont il affecte les individus qui s’y trouvent (les “occupants”), qui en retour perçoivent leur environnement en fonction de ce qu’il permet d’y faire » (Clayton, 2017, p. 146). En effet, si l’on suit la théorie de l’énaction proposée par Varela, l’Homme est en couplage sensori-moteur avec son environnement et se co-constitue avec lui dans un phénomène de transduction (Varela et al., 2017). Dans sa thèse, Petit (2009) propose d’ailleurs de parler davantage de « milieu » plutôt que d’« environnement », car le premier des deux termes intègre le point de vue singulier et ne le sépare pas d’un espace extérieur à soi.

« Le mot “environnement” est à rejeter car il place l’Homme en dehors de la nature, alors que nous devons au contraire apprendre à en être une partie intégrante. » (Albrecht & Smith, 2021, p. 159)

Les humains dépendent donc de la nature par de multiples aspects. La perte d’expérience directe de celle-ci provoque des conséquences rapidement observables sur la santé mentale et physique des hommes. Ainsi, les enfants qui entrent peu en contact avec les environnements naturels subissent généralement des effets négatifs importants sur leur développement (Ives et al., 2018). On parle alors de « nature deficit disorder » (Louv, 2013).

Affection spontanée envers la nature

Les contacts avec la nature nous apportent de nombreux effets positifs et vont jusqu’à sembler nous attacher émotionnellement à elle. Plus encore, les hommes paraissent réagir spontanément de façon positive aux environnements naturels, avant même d’avoir eu le temps d’en percevoir les effets.

Selon la théorie évolutionniste, certaines des fonctions cognitives humaines auraient pu être sélectionnées dans leurs environnements originels. De cette façon, les humains se seraient tellement adaptés à leur milieu qu’ils ressentiraient aujourd’hui un manque en perdant leur contact avec la nature, cette insuffisance se traduisant par une baisse de leurs facultés psychiques (Clayton, 2017). Les hommes auraient ainsi une tendance innée à se chercher des liens avec la nature et les autres formes de vie. Il s’agit de l’hypothèse de la « biophilie ». Celle-ci est initiée par le psychanalyste Erich Fromm dans les années 1960 comme « l’amour de la vie », puis reprise et largement diffusée par le biologiste Edward O. Wilson dans les années 1980 à travers sa publication Biophilia (Wilson, 1994). Construit étymologiquement à partir du préfixe bio, la vie, et du suffixe philia, « qui aime », ce concept qualifie l’attachement inné des humains pour la nature ainsi que leur désir spontané de s’en rapprocher. Pour le reformuler autrement : l’Homme ressent naturellement son manque de nature. Ainsi, s’en en avoir conscience, « les humains [ont] une tendance héréditaire et innée à répondre de façon émotionnelle à des éléments naturels non humains » (Clayton, 2017, p. 147).

Edward O. Wilson (source)

Wilson précise néanmoins que la biophilie n’est pas juste d’origine instinctive et génétique (Pécout, 2019). Pour lui, elle provient de la coévolution des gènes et de la culture, en transduction pendant l’hominisation, comme l’a montré André Leroi-Gourhan. En cela, la biophilie se rapproche de l’apprentissage du langage : nous avons la capacité génétique de parler mais notre langue dépend de notre contexte socio-culturel. De la même façon, nous détenons génétiquement la capacité d’aimer la nature mais « cette attirance va s’exprimer par rapport aux formes naturelles que nous allons rencontrer dans notre culture » (Pécout, 2019, paragraphe 12).

Se pose ici la question des enfants élevés en milieu urbain : bien qu’ils détiennent génétiquement cette biophilie, vont-ils être amenés à la mobiliser culturellement et dans leur contexte ? En effet, ils possèdent en puissance cette capacité mais ne vont pas forcément être amenés à la développer. Selon Pécout, un enfant élevé dans un environnement principalement bâti « perd précisément cette interaction avec le vivant qui le conduit à l’aimer ».

Importance pour les enjeux écologiques

Les chercheurs s’intéressent de plus en plus aux impacts des connexions hommes-nature sur les comportements pro-environnementaux des premiers (Rosa & Collado, 2019). En effet, les enjeux écologiques actuels incitent les scientifiques à explorer différentes pistes permettant de changer les rapports des humains aux écosystèmes et à la planète qui les entourent ainsi que de les engager davantage dans ces problématiques. Les effets sociaux et psychologiques des contacts avec la nature ouvrent des pistes pertinentes en ce sens.

Psychologies environnementale et sociale

Depuis les années 1950, le champ de la psychologie environnementale — une ramification de la psychologie sociale — traite plus particulièrement de ces questions. Cette discipline montre les liens entre les contacts avec la nature et les systèmes de valeurs forgés par les individus ainsi que leurs comportements-pro-environnementaux (Tam, 2013). Ainsi, ce domaine s’attache à expliquer les rapports entre l’expérience et le sentiment de responsabilité envers la nature (Clavel, 2017). La principale thèse de la psychologie environnementale est alors que « les affects envers la nature engendrent une impression d’appartenance qui peut mener in fine à une responsabilité morale vis-à-vis des non-humains » (Hinds & Sparks, 2008, p. 262).

Cependant, cette discipline n’abordait pas initialement les questions de durabilité et ne traitait que des interactions entre les personnes et leur environnement (Selinske et al., 2018). C’est pourquoi dans les années 1990–2000, un sous-champ de la psychologie environnementale se constitue à partir de là : la psychologie de la conservation (Clayton, 2017).

Saunders (2003, p. 138) décrit cette nouvelle discipline comme étant « l’étude scientifique des relations réciproques entre les humains et le reste de la nature, avec un accent particulier sur les moyens d’encourager la conservation du monde naturel ».

L’accent est alors entièrement mis sur la volonté d’encourager les comportements soucieux de la nature, ce qui passe par la compréhension de ceux-ci (Clayton, 2017). Par exemple, une étude de ce type a montré que la connexion psychologique des agriculteurs à la nature était corrélée de façon positive à leurs comportements de protection de la végétation dans leurs champs (Gosling & Williams, 2010). Aujourd’hui, les deux appellations — psychologie environnementale et psychologie de la conservation — sont souvent utilisées de manière interchangeable et recouvrent plus ou moins les mêmes domaines d’étude (Clayton & Saunders, 2012).

Comportements pro-environnementaux

Plusieurs études montrent ainsi que les expériences dans la nature sont positivement associées à des attitudes et à des comportements positifs en faveur de celle-ci (Rosa & Collado, 2019). Ainsi, passer du temps dans des espaces verts peut améliorer son affinité émotionnelle envers la nature (Kals et al., 1999), la valeur qu’on lui attribue (Soga & Gaston, 2016), la volonté de conserver la biodiversité, la volonté de payer pour la conservation d’espaces naturels urbains (Lo & Jim, 2010) voire les comportements pro-environnementaux ou « pro-behaviorisms » des personnes (Evans et al., 2018). Parfois, mêmes de brèves expériences de nature peuvent provoquer ces effets au long terme (Soga & Gaston, 2016). Par exemple, une étude menée en Espagne a montré que les enfants ayant participé à des actions environnementales visitaient plus souvent des espaces verts une fois adultes que ceux n’ayant pas eu ce type de contact avec la nature lorsqu’ils étaient plus jeunes. Ce type de connexions aident également à diminuer la « biophobie », c’est-à-dire la peur ou bien l’aversion de la nature : soit l’effet inverse de la biophilie.

Les expériences intimes, empiriques et personnelles de l’individu avec les environnements naturels sont alors l’un des leviers d’amélioration de ses comportements pro-environnementaux. Clavel pense même que ces contacts sont d’autant plus impactant que l’on est jeune. Selon elle, « si dès les premiers temps de l’enfance l’environnement est vide de toute forme de natures, l’enfant ne saura forger d’interactions avec cette dernière et aura peu de chance de s’ouvrir à elle par sa propre curiosité » (Clavel, 2017, p. 266). Lors de son développement, l’enfant va donc s’individuer — au sens de Simondon (1994) — dans un « monde simplifié, aseptisé et anthropocentré », ce qui va diminuer ses chances de développer des comportements pro-environnementaux (Clavel, 2017, p. 266).

Enfant jouant dans la nature, photographie de Lan Gao

Pour toutes ces raisons, l’extinction de l’expérience de nature est une problématique importante quant aux enjeux environnementaux. Pour Soga et Gaston (2020, p. 1) :

« La perte progressive des interactions entre l’Homme et la nature, peut s’avérer être l’un des concepts environnementaux clés de notre époque. Non seulement cette perte réduit les avantages importants que les gens retirent de ces interactions, mais elle peut également saper leur soutien aux politiques et aux mesures de gestion favorables à la biodiversité, et donc jouer un rôle important dans la définition de l’avenir de la biodiversité ».

Qualification de ces impacts

Néanmoins les impacts positifs des contacts avec la nature, en particulier ceux liés aux questions environnementales, sont complexes et difficiles à mesurer. De nombreux articles cherchent à rendre compte de ces corrélations mais celles-ci sont souvent réalisées entre des causes et des conséquences réduites au maximum et peinent à rendre compte de la richesse de ce type de situation. Par exemple, Soga et Gaston (2016) identifient une relation positive entre le degré de connectivité émotionnelle d’un individu envers la nature et sa fréquence de visite d’espaces naturels. Néanmoins, ils relativisent leur résultat en expliquant que les changements observés sont sûrement également affectés par l’ensemble des apports de la nature pour l’individu, telle la sensation de bien-être, et non seulement par son pur déplacement dans cet environnement. Rosa et Collado (2019, p. 1) admettent également que les relations entre les expériences, les attitudes et les comportements envers la nature sont complexes et qu’il semble « impossible de fournir des directives spécifiques pour le contact quotidien des gens avec la nature ». En outre, les auteurs utilisent souvent des mesures qui leurs sont propres, rendant d’un même effet malaisé de comparer leurs résultats à ceux d’autres études. En effet, « les chercheurs développent ou adaptent généralement des mesures ad hoc pour leurs propres études » (Rosa & Collado, 2019, p. 6).

Malgré ces difficultés, Rosa et Collado (2019) tentent de qualifier les impacts des connexions hommes-nature sur le pro-environnementalisme. À la suite de leurs recherches, ils obtiennent six grandes catégories représentatives des types de résultats obtenus par les recherches précédentes. Leur classification est déterminée en fonction de différents facteurs tels que : le type d’expérience, les avantages qui en sont perçus et le niveau de spécialisation de la personne dans l’activité pratiquée.

Description des approches appliquées à l’étude la relation entre les expériences dans la nature, les attitudes et les comportements pro-environnementaux (source)

Néanmoins, cette répartition demeure mitigée et demande davantage de recherches, de complexité et de nuances. Les auteurs mettent d’ailleurs en avant certains contre-exemples à leur modèle, comme le fait que les expériences de nature effectuées par mauvais temps peuvent avoir tendance à diminuer la connectivité avec le nature des sujets.

Quoi qu’il en soit, ces contacts tendent à avoir plutôt des effets positifs sur les valeurs, les attitudes et les comportements pro-environnementaux des personnes. Plus que des effets bénéfiques sur leur santé physique et mentale, ce type de connexions semble rapprocher les hommes de la nature et pouvoir ainsi devenir un levier d’action écologique.

Références de l’article

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éléonore sas
Luciole : design et non-humains

UX designer et doctorante en géographie (La Rochelle Université-CNRS), je cherche à déconstruire/changer le rapport humain-nature occidental via un jeu sérieux.