Prendre le temps de laisser mûrir.

Apprécier le chemin.

Stéphanie Piou
Durable et Solidaire
7 min readJan 23, 2018

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Crédit photo : Stéphanie Piou

Nous avons évoqué tous les points qu’il faudra parcourir sur le chemin de notre changement de vie. Il s’agit d’une introspection ; difficile de progresser sans avoir du temps du calme. Ainsi le mieux est de pouvoir de temps en temps en faire le fil rouge d’un week-end calme, pour avancer à votre rythme. Pourquoi ne pas suivre ce fil sur la longueur de vos vacances, pendant les siestes, les temps morts, pour plus de continuité dans cette discussion avec vous-même ?

Dans tous les cas, gardons en tête que ce n’est pas une course ! Alors essayez d’être bienveillants avec vous-même. Chaque étape a besoin de mûrir et ce n’est pas toujours dans le premier jet que l’on obtient les réponses les plus intéressantes. C’est tout à fait normal de sécher devant une feuille blanche ! D’où l’importance d’être guidé avec méthode dans son cheminement. À chaque étape, un mot d’ordre : dormez dessus et digérer bien!

Apprécier le chemin.

Nous avons tous envie d’arriver le plus vite possible à une situation qui serait plus agréable, plus épanouissante. Pourtant, comme souvent, le chemin est presque plus important que la destination. C’est en chemin que nous (ré)apprenons à nous connaître, que nous allons explorer nos envies, nos rêves. Pas d’impatience, donc! Soyez confiants, avec de la méthode et de la persévérance vous arriverez au bout. Si vous l’avez décidé, vous y arriverez. C’est aussi simple que ça. Décidez une fois pour toute de laisser une chance à une vie haute en couleur, savourez cette période de construction, regardez le paysage, profitez de la vie!

Se comparer déprime, s’inspirer permet d’avancer.

Les articles du style «les 10 habitudes des personnes qui réussissent» pullulent sur Médium et Internet en général. Vous en avez sans doute déjà lu. Quel effet cela vous a-t-il fait?

Pendant longtemps, leur lecture m’a surtout déprimée. J’étais à des années-lumières de ces conseils, ces personnes me paraissaient être des extra-terrestres!

Puis j’ai commencé à changer mes habitudes. Non pas en plaquant d’un coup le schéma d’un autre, mais au gré des opportunités et de mes envies. Par exemple, nous réfléchissions depuis quelques temps à nous inscrire dans une AMAP pour prendre un panier de légumes bio. Le jour où j’ai découvert qu’il y en avait une dans la ville d’à côté, l’opportunité de faire un pas vers une meilleure alimentation s’était présentée d’elle-même, je nous ai inscrits sans hésiter. J’ai choisi de prendre comme un défi le fait de cuisiner des légumes inconnus (vive internet… qui aurait cru que le chou rave pouvait donner des gratins dauphinois aussi bons que la pomme de terre?!) ou de nous faire aimer des légumes dont nous avions de mauvais souvenirs (la crème de coco et la sauce teriyaki sont nos meilleurs alliés !). Nous avions un peu peur de la contrainte, mais elle a été largement dépassée par le plaisir d’avoir des légumes qui ont vraiment du goût (!), le bien-être ressenti grâce à une alimentation plus riche en légumes (j’étais pourtant persuadée que nous mangions bien !) et la praticité d’avoir ces bons légumes sans avoir à aller trop loin. Nous avons même rencontré une famille très sympa juste à côté avec qui nous covoiturons nos paniers ! Bref, que du positif. Si cela ne nous avait pas convaincus, nous savions que nous pouvions arrêter à la fin du contrat (ou même de la période d’essai), nous aurions pu facilement revenir en arrière et tenter autre chose.

Une fois le panier bio bien ancré dans notre quotidien, j’ai eu envie d’autres expérimentations concernant le “mieux manger”. De fil en aiguille, notre alimentation a été chamboulée pour le meilleur. Aujourd’hui c’est peut-être nous qui faisons office d’extra-terrestres pour ceux qui n’ont pas suivi le cheminement. Mais c’est en fait le résultat de beaucoup de petits pas qu’on n’imagine pas quand on ne voit que le résultat.

De même, je me suis déjà entendu dire : “tu es tellement sûre de toi dans ton changement de vie, tu as l’air de savoir exactement où tu vas ; tu en as de la chance, moi je suis perdu…”. En réalité, ce n’est que dans ces derniers mois que toutes les briques du puzzle se sont mises en place pour former un tout cohérent. Tous mes petits pas des cinq dernières années ont abouti à ce naturel apparent aujourd’hui. Je ne suis pas plus éclairée que quiconque, je chemine simplement depuis plus longtemps que d’autres, avec patience et persévérence.

Aujourd’hui, lorsque je lis ces fameuses listes dans les articles de développement personnel, je ne cherche plus à me comparer. Je pioche simplement une ou deux idées, celles qui agitent le plus ma “boussole intérieure”, et je les note dans mon “Carnet du Changement”. Si une idée est vraiment mûre pour être mise en place, elle risque de ne pas me quitter pendant plusieurs jours, et je sais alors qu’il est temps de me préparer à la tester. Je m’inspire, je digère, je teste, j’avance…

Les cycles de la vie : notre rythme naturel de changement.

Avez-vous remarqué comme la vie est faite de cycles ? Pour ma part en regardant ma vie adulte, j’arrive à définir une succession très claire de cycles qui durent, étonnamment, cinq ans à chaque fois. Cela ressemble à cela :

  • 2005–2010 : Vie de couple. Je termine mes études et je commence à travailler, mais surtout je vis une expérience de 5 année en couple.
  • 2010–2015 : Construction de soi. Je me (re)trouve, je réaffirme l’identité qui n’est que la mienne, me rendant compte que mon “je” s’était perdu dans le “nous” précédent. Mes rêves se (re)définissent, et après deux ans investie très fortement dans mon métier, je décide de les concrétiser via une année sabbatique. Je rencontre sur cette période celui qui deviendra mon époux, et nous cheminons ensemble.
  • 2016–? : Construction familiale et transition professionnelle. Nous construisons notre cocon familial. Cela coïncide professionnellement avec un cycle de transition : ma grossesse m’impose de prendre beaucoup de recul par rapport à mon travail, j’en profite pour faire le point, et je décide finalement de ne pas reprendre pour préparer une vraie transition vers un métier qui correspond plus à mes rêves actuels.

Ayant réalisé cela, je considère tout naturellement que la transition actuelle peut donc durer cinq ans. Cela ne me choque pas, c’est ainsi. Je ne m’impatiente pas, car au fond je ne suis pas pressée, et je sais qu’il est naturel pour moi que cela prenne ce temps-là. Le principal, c’est qu’à côté de la transition professionnelle, je vis beaucoup de choses très positives. Je savoure le quotidien tout en construisant demain.

Une autre façon de regarder les choses est de chercher les alternances de période d’harmonie et de chaos, de paix et de grande remise en question.

Et vous, avez-vous remarqué un phénomène analogue dans votre histoire? Vous est-il possible de regrouper des phases de votre vie en grands cycles de plusieurs années ?

Cela nous montre à la fois qu’il faut laisser le temps au changement de se faire naturellement, mais également qu’il est illusoire de chercher à tout prix l’idée du siècle, l’aboutissement définitif, le “c’est cela que je veux faire de ma vie (entière)”. Par définition, tant que nous vivons, notre chemin continuera de sillonner, et nous d’évoluer. Concentrons-nous à passer le plus sereinement possible le cycle en cours si c’est un cycle de transition, en visualisant clairement ce que nous voulons faire du cycle suivant, que nous sommes en train de construire.

“Prendre” ou “avoir” le temps ?

Vous aimeriez bien vous essayer à l’introspection, mais “vous n’avez vraiment pas le temps”?

Qu’à cela ne tienne, qu’y a-t-il donc de plus important que de suivre son cœur quand il s’accélère, que de suivre son instinct quand il tire dans une direction? Votre corps mérite que vous l’écoutiez, et il n’est pas trop tard pour apprendre à écouter votre boussole intérieure. C’est votre outil le plus sûr pour trouver la voie que vous cherchez !

Rappelez-vous surtout, il n’est jamais réellement question de “ne pas avoir le temps”. Je me reprends maintenant à chaque fois que cette petite phrase se présente d’elle même (et c’est souvent !) : je la remplace par “je ne PRENDS pas le temps”. Et cela change tout. Avec ce tout petit changement de vocabulaire, on assume enfin la responsabilité de notre temps et de notre vie. Bien souvent, j’arrive du coup à trouver une place dans mon agenda !

Vous ne subissez pas votre vie, vous en êtes acteur. À vous de décider si vous souhaitez être un acteur passif ou un acteur actif. Dans tous les cas, la reponsabilité de votre choix est la vôtre, pleine et entière. Il ne tient qu’à vous de faire de la place à l’essentiel, en choisissant d’optimiser, de changer déléguer ou, mieux, de supprimer ce qui ne procure pas de joie.

Nous reviendrons prochainement sur des moyens plus concrets de trouver du temps dans nos plannings surbookés !

C’est bien beau tout cela, mais…

Vous avez des difficultés à prendre du recul, à savourer le chemin ? J’ai découvert un outil que j’ai longtemps regardé comme un buzz sans plus d’intérêt. J’avais tort, la méditation est à la mode, mais pour une fois je suis d’accord avec celle-ci.

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Stéphanie Piou
Durable et Solidaire

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