Comment débloquer la liquidité entre les différentes blockchains grâce à l’utilisation du Proof of Reserve (PoR)

Hugo MIR
Chainlink Community
6 min readJun 2, 2022

22 février 2022, Chainlink

Cet article est une traduction de l’article orignal que vous pouvez retrouver sur le blog de Chainlink : https://blog.chain.link/using-chainlink-proof-of-reserve-to-unlock-cross-chain-liquidity

L’industrie de la blockchain connaît une période de croissance rapide, avec une capitalisation boursière qui a atteint plusieurs trillions de dollars en 2021, traduisant une augmentation exponentielle par rapport à sa valeur d’environ 700 Milliards de $ en décembre 2020.

Une partie de cette croissance peut être attribuée à l’émergence de la finance décentralisée (DeFi) sur la blockchain qui a ouvert de nouvelles opportunités financières dans le monde entier. Pourtant, alors que l’industrie de la DeFi a augmenté d’environ 1200% d’une année sur l’autre depuis décembre 2020, sa valeur globale d’environ 200 milliards de dollars + ne représente qu’environ 10% de la capitalisation boursière totale de l’industrie de la blockchain au sens large.

Si de nombreux facteurs ont contribué à la croissance de l’industrie de la blockchain, c’est avant tout grâce à l’exploitation des données du monde réel et des calculs hors chaîne permis par Chainlink que cela a été rendu possible. Les services proposés par le réseau Chainlink ont été progressivement déployés sur plusieurs blockchains et sont directement responsable de la création d’applications bien plus avancées qu’auparavant.

Ces nouveaux services, combinés avec l’émergence des Layers 2 en 2021 ont permis de fortement accélérer les développements sur la blockchain, stimulant une innovation rapide et donnant aux développeurs la possibilité de tirer parti de nouvelles architectures pour créer de nouveaux cas d’utilisation grâce à des contrats intelligents plus poussés.

Cependant, à mesure que les utilisateurs adoptent de nouvelles blockchains, la liquidité se retrouve piégée et fragmentée à travers différents protocoles qui n’ont pas été pensés pour communiquer entre eux. Pour répondre à ce problème, plusieurs projets ont créé ou sont en train de créer des “wrapped tokens”. Un des exemples les plus connus est le WBTC (Wrapped BTC), qui a été créé par Bitgo en collaboration avec Kyber Network et Ren. WBTC est actuellement la version wrapped la plus largement utilisée de Bitcoin et son niveau de collatéralisation est rendue transparent grâce à l’utilisation du service Proof of Reserve (PoR) de Chainlink.

Cet article vise à explorer le fonctionnement des wrapped tokens et explique comment Chainlink PoR (Proof of Reserve) est la solution la plus éprouvée et la plus sécurisée pour auditer de manière infaillible les wrapped tokens.

Que sont les “wrapped tokens” ?

Bien que différents wrapped tokens aient leurs propres architectures, ils sont généralement compris comme des actifs on-chain qui sont indexés (c’est-à-dire adossés) à la valeur d’un autre actif par un système d’égalité constante (1:1), qu’il s’agisse d’une marchandise, d’un bien immobilier, d’un autre token sur la blockchain ou de tout autre actif.

L’une des principales raisons pour lesquelles les développeurs créent des wrapped tokens repose sur le besoin de débloquer la liquidité des actifs sur les différentes blockchains pour ne pas que les marchés et la liquidité soit globalement fragmentés. Avant l’apparition des wrapped tokens, les actifs sur chaque blockchain étaient isolés dans leurs écosystème respectifs, car la plupart des blockchains n’ont pas été pensées initialement pour communiquer les unes avec les autres.

Pour surmonter cet obstacle, de nombreux tokens adossés à des actifs situés sur une autre blockchain ont été créés. Pour rendre cela possible, les utilisateurs doivent envoyer leur token natif à un dépositaire, qui génère ensuite une représentation de ce token (ou wrapped token) sur une autre blockchain. Lorsque les utilisateurs souhaitent échanger leur “wrapped tokens”, ils envoient une demande au dépositaire, qui détruit ces derniers pour que l’utilisateur puisse récupérer les tokens natifs qui étaient en collatéral.

Des wrapped tokens peuvent également être créés pour représenter des garanties en dehors de la blockchain en utilisant un processus similaire. Cependant, dans de nombreux cas, une seule institution contrôle l’ensemble du processus de création, d’échange 1:1 et de destruction. Cela conduit à un processus opaque, car les utilisateurs ne peuvent pas vérifier les réserves d’actifs directement sur la blockchain.

De plus, avec une seule partie ou un petit nombre de parties contrôlant leur émission, les wrapped tokens sont souvent centralisés et soumis à un risque de défaillance évident. Cela signifie que les utilisateurs ne peuvent pas vérifier si les wrapped tokens sont bien adossés 1:1 à tout moment et que les réserves de tokens natifs ne sont pas ré-hypothéquées.

Certains projets ont également choisi de réaliser des audits traditionnels pour offrir plus de transparence à leurs utilisateurs, mais il s’agit généralement de processus longs, coûteux et qui ne permettent pas de garantir à 100% qu’aucune erreur ne sera commise.

Comment fonctionne l’audit des wrapped tokens qui utilise Chainlink PoR (Proof of Reserve)

Pour répondre à l’augmentation constante de la quantité d’émissions de wrapped tokens sur les différentes blockchains, il était nécessaire de mettre en place une norme, transparente et décentralisée, qui permette aux wrapped tokens d’être audités en toute sécurité via un processus automatisé. C’est précisément pour répondre à cet enjeu que le service Chainlink PoR a été créé.

La mise en place d’audit autonome sur n’importe quel réseau blockchain

Plutôt que d’obliger les utilisateurs à faire confiance aux garanties papier fournies par les dépositaires, Chainlink PoR peut être utilisé pour des audits automatisés on-chain qui offrent aux utilisateurs une garantie vérifiable à tout moment du niveau de réserve 1:1 entre un wrapped token et son équivalent natif. En conséquence, les utilisateurs gagnent en transparence et gagnent en confiance, ce qui permet d’augmenter le niveau de liquidité entres les différents protocoles et entre les différentes blockchains.

Chainlink étant “blockchain agnostic”, le service PoR de Chainlink peut permettre de sécuriser les wrapped tokens sur n’importe quelle blockchain, ainsi que sur les layers 2 ou tout autre couche additionnelle. Les flux Chainlink PoR sont sécurisés par des nœuds gérés par des équipes DevOps triées sur le volet, des fournisseurs de données et des entreprises traditionnelles qui ont une très grande experience dans ce domaine, ce qui permet de garantir une qualité de données inégalée, y compris dans des conditions de marché “tendues”.

La mise en place de disjoncteurs pour éviter l’émergence de réserves fractionnaires

En plus de fournir aux utilisateurs et aux dApps des audits on-chain instantanés garantissant le niveau de collatéralisation, Chainlink PoR est également de plus en plus utilisé pour sécuriser la totalité du processus d’émission, d’échange 1:1 et de destruction des wrapped tokens.

Chainlink PoR élimine les processus d’audit manuels inefficaces en les remplaçant par des audits en temps réel directement sur la blockchain. Cela permet aux développeurs d’utiliser PoR comme un disjoncteur qui met en pause la génération de nouveaux wrapped tokens si une activité de réserve fractionnaire est détectée (autrement dit si les wrapped tokens ne sont plus adossés sur les tokens natifs par un système d’égalité 1:1).

Une fois que Chainlink PoR a déterminé que les wrapped tokens sont “sous-collatéralisés”, le servie Chainlink Keepers peut être utilisé pour mettre en pause la génération, l’échange et la destruction de wrapped tokens, donnant aux développeurs la possibilité de résoudre les problèmes sans mettre les utilisateurs en danger.

Chainlink PoR peut être transposé aux actifs du monde réel

L’utilisation du service Chainlink PoR n’est pas limitée aux actifs déjà présents sur la blockchain puisque son architecture flexible permet l’audit d’actifs issus du monde réel grâce à des adaptateurs externes qu’il est possible de développer de manière sur-mesure.

Le bon fonctionnement du service Chainlink PoR peut également être vérifié par n’importe qui en temps réel, ce qui permet de connaître précisément le niveau de garantie actuel de n’importe quel actif.

Sergey Nazarov, co-fondateur de Chainlink, a également déclaré :

Nous sommes ravis de continuer à soutenir tout l’écosystème de la blockchain en aidant à sécuriser les wrapped tokens entre les différentes blockchains afin de débloquer des cas d’utilisation de contrats intelligents toujours plus avancés. Chainlink Proof of Reserve remplace les audits longs et opaques par des audits automatisés et transparents fondés sur la vérité cryptographique, permettant aux utilisateurs de vérifier la garantie des actifs d’une manière qui surpasse totalement les solutions traditionnelles.

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Cet article est une traduction de l’article orignal que vous pouvez retrouver sur le blog de Chainlink : https://blog.chain.link/using-chainlink-proof-of-reserve-to-unlock-cross-chain-liquidity

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