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QUELQUES MOTS À PROPOS DE L’AUTEUR

Jean-Fabien
JEAN-FABIEN
5 min readAug 17, 2017

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C’est par des chemins détournés que Jean-Fabien Leclanche est arrivé en photographie. Journaliste, issu de la presse écrite traditionnelle, il s’est intéressé au web dès 1995 puis, quelques années plus tard, aux réseaux sociaux. Associées à l’apparition des terminaux mobiles, ces plateformes ont créé de nouveaux usages et une façon inédite d’envisager les médias. Les communautés sont nées, avec elles l’économie de l’attention et la notion de “contenus”. C’est dans le cadre de cette révolution numérique naissante qu’il s’est intéressé à la force de l’image en tant que vocabulaire universel et aux smartphones pour leur possibilité de création. Une réflexion qui est devenue une pratique quotidienne jusqu’à aboutir en 2015 à la publication de Good Morning Montreuil, un premier livre publié aux Éditions de Juillet et désormais épuisé.

Dans ce recueil de photographies exclusivement réalisées à l’iPhone, Jean-Fabien s’est intéressé à la notion de territoire, en fixant la mémoire éphémère de sa ville. Un travail photographique amplifié par d’autres séries, produites avec des appareils plus classiques et exposées aussi bien en France qu’à l’étranger. Sa collaboration avec le site Enlarge Your Paris lui permet d’étendre le champ de cette réflexion photographique au Grand Paris, qu’il traverse de part et d’autres pour capter l’essence des territoires qui le composent. L’humain est au centre de ce travail autour de l’urbain avec cette constante interrogation de savoir qui de l’homme ou de la ville finit le plus par influencer l’autre. Jean-Fabien développe ainsi son travail autour de la mémoire éphémère des lieux et se place autant dans une optique narrative que documentaire.

CE QU’ILS ÉCRIVENT (EXTRAITS)

“ On découvre un photographe et on voit une œuvre prendre forme. On suit un travail et on découvre un homme.
Quelque chose de bollywoodien, des cuirs gras, des étals, des êtres, de la gazoline des skatebooards.
Des maharadjahs et des princesses blondes en jean et tee shirts délavés, des spencer en cuir gras, des dames des impers, des cageots, de la vie.
des rues dorées et rouillées.
On peut presque sentir des odeurs, et reconnaître mille fois ces inconnus dont certains pourraient être notre ami ou notre frère. De la joie, de la vie. Des paillettes et des sourires, des réservoirs de mobylette cabossés.
De la bienveillance, de la chaleur.Tout cela me fait penser à quand on est ado, qu’on se couronne les genoux après une chute en bécane et que cela nous arrache des fous rires.
L’innocence de tout être humain et son merveilleux.

Tes photos me donnent faim, me donnent envie de marcher, de prendre mon pote par l’épaule.
Des émotions intactes et ancrées bien loin, la grandeur du familier, de ce même familier qui les ensable aussi loin.
Petite peau si ne sur laquelle parfois on croise des êtres comme toi et on les reconnaît de loin.
Ton village est beau et tous les hommes sont ainsi, partout, mais on nous fait croire le contraire.

Continues à porter ton témoignage ”

Salah Bouanani

“Les clichés de Jean-Fabien Leclanche vont au-delà du simple portrait des gueules de Montreuil ou du béton de la ville. Réalisées -souvent de l’aube à l’aube- ces photos sont bien davantage qu’un simple arrêt sur image.
À la limite, avec un peu de courage et pas mal de bidouillage sur photoshop, on pourrait même croire qu’en 2016, tout le monde à l’âme d’un photographe. Mais à force de se regarder (selfie oblige), on en oublie qu’il existe de véritables artistes. La différence ? Ces derniers arrivent à montrer à la fois la magie de l’instant et la seconde qui suit.
Un peu comme un silence après un concerto. Cet instant précieux qui flotte, suspendu dans l’air et que seul l’artiste est capable de saisir, d’immortaliser. Jean-Fabien est un artiste ; et aujourd’hui, Montreuil (dans le 93 à l’Est de Paris) lui sert de révélateur. Ici pas de Bobos, mais mille brisures et autant de fêlures qui mises bout à bout donnent naissance à une vie de bohème et à un livre d’images (réédité pour l’occasion) à se procurer de toute urgence. ”

Hervé Devallan

“ Certains diront de la photographie qu’elle est un fragment de la réalité, un arrêt du temps, de la vie, des sens, dont seule la vision est préservée.
Je me souviens de la première rencontre avec le travail de Jean-Fabien, une impression encore très nette.

L’image était une prise de vue d’une station essence depuis une fenêtre,
de nuit, un décor que l’on ne regarde plus. Mais, la lumière, le cadrage, la construction du plan, faisait naître en moi des émotions; le froid, l’humidité, le bruit de la ville, l’odeur de l’essence. Certains feront référence à la fameuse madeleine de Proust, mais je n’ai jamais vu ou vécu dans ce Montreuil, je n’y ai même jamais mis les pieds et pourtant…
À voir ses photos, j’ai le sentiment d’un homme qui par sa vision, simple, compose avec la lumière, le cadre. A plusieurs reprises, je lui ai dit cette impression d’être sur un plateau de cinéma.
Mais il n’y a pas de « coupez », d’éclairagiste, de cadreur.
Il y a juste cet homme qui a le don de vous rendre la ville belle alors qu’elle ne l’est pas, cette faculté innée de magni er l’insigni ant.
Jean porte le regard là où nous ne le portons plus, sur la ville, les rues mais aussi les gens. Il y a autant d’exemples qu’il y a de photos. Je repense à cette rue avec son échafaudage, ces néons qui vous abrutissent et vous brûlent la rétine, qui sont encore aujourd’hui une ode à la beauté, à chaque fois que je regarde son travail.
Un travail humble et plein d’humanité.
Le travail de Jean-Fabien, c’est aussi un voyage ou plutôt des voyages. Hors du temps et au delà des apparences.
C’est un voyage des sens. Les bars qu’il photographie sentent encore le tabac froid, l’anisette, la sueur. On y entends la musique, les cris et les rires. Ce tra- vail, c’est surtout la vie. Celle des hommes, la nôtre aussi. Dans les portraits chinois, je ne vois pas l’aspect glacé des modèles, mais je peux lire dans les regards, la malice, l’espièglerie, la vie, surtout. Oh, pas la vie de rêve ! Non, celle qui burine la peau, creuse les sillons du temps, des peaux que l’on lit comme des parchemins.

L’objectif de Jean-Fabien reste toujours humain, discret, juste. Certains diront de la photographie…
Mais celle de Jean-Fabien, c’est la photographie à hauteur d’homme.
Ce n’est plus un fragment mais un tout ; pas un arrêt du temps mais toute une histoire ; des sens : c’est un éveil ou plutôt un réveil. ”

Raphael Queruel

ENTRETIEN “TOUS LES JOURS CURIEUX” • NOVEMBRE 2017

Entretien paru dans le numéro 6 de Tous les Jours Curieux • Courtesy Gilles Courtinat • ©touslesjourscurieux.fr

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Jean-Fabien
JEAN-FABIEN

Photographe • Auteur • Journaliste • Enseignant