GOOD MORNING MONTREUIL

LIVRE

Jean-Fabien
JEAN-FABIEN
7 min readJul 11, 2017

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Good Morning Montreuil est un livre publié et réédité aux Éditions de Juillet dans la collection Villes Mobiles ainsi qu’une exposition de 55 photographies, dédiée à ce travail, présentée à diverses occasions entre 2015 et 2017.

Good Morning Montreuil n’était pas un projet prémédité, conceptualisé, écrit par avance, produit pour l’édition. Pas plus que ces photos candides, réalisées pendant plus de 5 ans avec 3 générations d’iPhones, n’avaient pour vocation à devenir un livre.

J’ai débuté ce travail alors que la culture mobile first n’existait pas. Instagram ne jouait pas encore le rôle central qu’il occupe actuellement et le selfie n’avait pas encore engendré d’accidents mortels.
Je n’ai pas tout suite compris le sens de ma démarche puisque c’est mon quotidien que j’ai commencé par photographier. Pour lutter contre l’ennui et la routine mais surtout par intérêt pour le potentiel créatif que les premières générations de smartphones démontraient déjà.

Nous ne le savions pas encore mais le smartphone, iPhone en tête, allait durablement bousculer l’industrie des fabricants d’appareils photos en faisant quasiment disparaitre le segment des compacts et d’influencer l’écriture photographique en apportant une nouvelle forme de liberté dans son expression. La photographie entrait à la fois en crise et dans une nouvelle ère.

Pendant ce temps je me baladais le nez au vent, iPhone 3Gs en main dans les rues de Montreuil. Les premiers capteurs iPhone étaient d’assez mauvaises factures, le rendu sans commune mesure avec ce que pouvait proposer le mythique N95 de chez Nokia et son optique Zeiss F2.8.

J’ai donc cherché à la fois un moyen de contourner cet obstacle et un semblant de signature qui me permettrait d’apporter de l’unité à l’ensemble de mes prises de vues. Pas du tout fan des premières versions de l’application Instagram dont je trouvais les rendus médiocres — avant même de réfléchir à l’aspect social de l’outil — je me suis alors rabattu sur Hipstamatic, une toute jeune application qui me semblait à tort ou à raison tirer le meilleur parti possible des capteurs photos Sony embarqués par les produits Apple.
Hipstamatic offrait un avantage : celui d’apporter une signature graphique -un carré de couleur légèrement verdâtre ou un noir et blanc fortement contrasté, identiques pour tous mes clichés d’alors.
Ainsi que pouvais encapsuler une histoire toujours différente dans un écrin identifiable.

La pratique de la photographie mobile a agi comme un véritable révélateur. Elle m’a permis de prendre conscience du monde qui m’entourait et de m’extraire du plomb et de la grisaille de la vie urbaine. En consacrant une petite seconde supplémentaire aux choses et aux gens, je me suis rendu compte de l’extraordinaire richesse, des trésors incroyables qui sont à notre portée à chaque instant. Il suffit d’apprendre à regarder au lieu de voir. L’écran du smartphone est un formidable outil pour cet apprentissage. Le format carré est un réceptacle idéal, pour capturer toutes sortes de choses, de situations et d’histoires car il concentre l’attention et le regard sur le sujet de la prise de vue

Pendant des mois j’ai donc photographié avec gourmandise : de l’urbain, de l’humain. De l’essentiel, du futile. Sans ordre de priorité, je suis resté disponible à toutes formes de stimuli susceptibles de fixer mon attention.

Montreuil est une ville pleine de paradoxes, une terre de contraste. Elle se conjugue au pluriel et sur une large bande passante. Ce livre et l’exposition de novembre qui l’accompagne auraient d’ailleurs pu s’intituler Montreuil(s).
88 nationalités et toutes les religions forment le tissu social et culturel de la seconde ou troisième plus grande ville d’Ile de France. Montreuil est un bastion de la gauche, de vieille tradition anarchiste. Qui s’y frotte s’y pique parfois. Alors pratiquer librement l’exercice de la photographie de rue peut s’avérer complexe. Dans ce cadre le smartphone devient un atout. Surtout si l’on veut apporter un témoignage, découvrir et partager les visages de l’identité montreuilloise. Les bobos, les musulmans, les maliens, les gitans, les rockers, les graffeurs : tous composent la mosaïque du Montreuil d’hier et d’aujourd’hui.
Et c’est cette richesse, ce pluralisme, ce récit montreuillois que
Good Morning Montreuil donne à voir de façon bienveillante, généreuse et candide.

Les scènes issues du livre ne dressent pas un panorama exhaustif de la vie montreuilloise car il ne s’agit ni d’un inventaire exact ni de photojournalisme.
Good Morning Montreuil est le reflet de la vie quotidienne d’un passant anonyme qui, au fil des mois, a fini par fixer la mémoire éphémère de sa ville.
On y découvre toutes sortes de scènes, notamment autour du marché de la Croix de Chavaux qui résume et cristallise bien cet esprit montreuillois et sa volonté affichée de mixité sociale.

ILS EN PARLENT (EXTRAITS)

Vice FranceFocus NumériqueLibérationLe ParisienBFM

Les clichés de Jean-Fabien Leclanche vont au-delà du simple portrait des gueules de Montreuil ou du béton de la ville. Réalisées — souvent de l’aube à l’aube — ces photos sont bien davantage qu’un simple arrêt sur image. A la limite, avec un peu de courage et pas mal de bidouillage sur photoshop, on pourrait même croire qu’en 2016, tout le monde à l’âme d’un photographe. Mais à force de se regarder (sel e oblige), on en oublie qu’il existe de véritables artistes.
La différence ? Ces derniers arrivent à montrer à la fois la magie de l’instant et la seconde qui suit. Un peu comme un silence après un concerto. Cet instant précieux qui otte, suspendu dans l’air et que seul l’artiste est capable de saisir, d’immortaliser. Jean-Fabien est un artiste ; et aujourd’hui, Montreuil (dans le 93 à l’Est de Paris) lui sert de révélateur. Ici pas de Bobos, mais mille brisures et autant de fêlures qui mises bout à bout donnent naissance à une vie de bohème et à un livre d’images (réédité pour l’occasion) à se procurer de toute urgence.
Hervé Devallan

Très peu de texte dans ce petit livre tout carré qui laisse la part belle à un regard … Celui de Jean-Fabien Leclanche qui nous o re une vision de sa ville, Montreuil, avec une immense tendresse… Une ville dans sa diversité multicolore, des visages, des silhouettes, des lieux, un quoti- dien pris sur le vif avec une in nie bienveillance… On tourne les pages avec avidité une première fois, et on y revient encore et encore avec toujours le même plaisir. Le texte du rocker Johnny Montreuil qui clôture ces instantanés de vie apporte la touche nale à ce bel hommage à une banlieue souvent décriée et pointée du doigt… Une ville, des hommes, et le talent, à l’état brut, tout simplement.
Parallèles Mag

Photographier la ville de Montreuil avec un filtre Hipstamatic, cela pourrait passer pour le comble de la bobo attitude. Sauf que l’auteur le fait avec le cœur : la tendresse qu’il éprouve pour la ville la plus haute en couleur de la banlieue parisienne transparaît à chacune de ces images, attrapées au hasard des rues. Un livre aussi vivant, déjanté et attachant que peut l’être son sujet.
Répons
es Photo

GOOD MORNING MONTREUIL, L’EXPOSITION

Je vous invite à visiter le 360° de l’exposition Good Morning Montreuil, présentée d’octobre 2016 à Janvier 2017, à l’invitation de la Ville de Montreuil.

Ce travail et cette exposition ont été présenté à différentes reprises à Montreuil et à Paris.
L’exposition est modulable et composée de tirages fine art mis sous cadres, de formats 30x30, 40x40 et 50x50.
Si ce travail vous intéresse n’ésitez pas à nous adresser un message pour en connaître les modalités de location.

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JEAN-FABIEN

Photographe • Auteur • Journaliste • Enseignant