[ E N V O L ]

Lau Dos Santos
Lab Session
Published in
4 min readJun 17, 2016

7 avril 2016

L’image de ce ciel étoilé nous laissent songeurs. Déjà six mois que nous foulons le sol terreux vers les futurs souhaitables. Ce périple est tellement palpitant, nous redoutons la fin du voyage. Nous marchons, lentement, pour retarder notre retour au port. Dans la nuit éclairée par la pleine lune, nous levons les yeux, contemplons cette beauté, puis refermons nos paupières.

On aimerait bien figer le temps.

Car une fois l’aventure terminée, nous repartirons écouter la rengaine incessante du métro-boulot-dodo. Celle d’un quotidien fade et monotone. Celle qui parfois nous oppresse. Souvent nous ennuie. Nous paraît vide de sens. Celle là même qui nous promet l’accès à la liberté, à l’indépendance, à l’épanouissement et au bonheur tant convoité.

Non, on vaut mieux que ça.

Notre esprit divague et il nous semble entrevoir, dans le crépuscule, une minuscule capsule. On y déchiffre quatre chiffres : 2040. Hésitants, nous montons dedans. On s’éclipse alors dans les rapidités du temps. Nous perdons la notion des secondes, des minutes, des heures, des saisons et des années.

Ici le travail a fait sa mutation. Le salariat n’est plus le saint graal, chacun a trouvé son modèle personnel, et les formes autrefois précaires sont reconnues par d’autres valeurs que l’argent. Ainsi chacun peut exercer sa citoyenneté comme il l’entend. Temps et confiance sont devenues monnaies courantes en ce siècle d’ailleurs. D’ailleurs ici il n’est plus de coutume de marchander les échanges. La valeur des entreprises ne se mesure plus en termes de croissance économique comme ce le fut à notre époque, mais selon leur contribution à l’intérêt général. Un revenu de base permet aux individus d’avoir un accès à ses besoins vitaux, tandis qu’un plafond maximum garantit une redistribution des richesses plus équitable. Les machines et le grand saut technologique ont l’air d’avoir inter-connecté les habitants, les délivrant ainsi de tâches si vides de sens. Les talents semblent avoir été été libérés, chacun pouvant faire preuve d’inventivité et de créativité permettant la re-création d’un imaginaire collectif, finalement si indispensable à la construction de notre Humanité.

Oui, on valait mieux que ça.

Notre esprit divague et il nous semble se dessiner, derrière le ruisseau, un vaisseau. On y décode un code : L1. A peine un pied à l’intérieur que celui-ci se met immédiatement en route nous propulsant alors dans les hautes sphères de l’univers. Nous perdons la notion millimètres, des mètres et des kilomètres. Des espaces, des distances et des ordres de grandeur. Perdue dans le silence, Planète Bleue se fait toute petite. Et elle nous paraît à la fois immense. Plus de mots pour décrire cette splendeur.

Nous nous réveillons en sursaut ne sachant plus si ce voyage dans un autre espace-temps était réel ou s’il faisait l’objet de notre imagination. Wow. Nous qui, au détour d’un chemin, nous étions arrêtés un instant pour admirer la Grande Ourse, Orion et Cassiopée ! Quelle épopée !

Dans cette nuit noire nuée de constellations, nous nous laissons surprendre par une étoile filante. Brillante de mille feux, elle prend la fuite, vers de biens lointains cieux. Rayonnante d’étincelles, elle prend son ENVOL, vers le Siècle Bleu.

“We came all this way to explore the Moon, and the most important thing is that we discovered the Earth.” (1968) — Bill Anders, astronaut, Apollo 8

Laura Dos Santos, Chroniqueuse du Mouvement, Lab Session #8 Découvrez la chorégraphie pas à pas

Merci à nos intervenants qui nous ont fait voyagé dans un autre espace-temps : Arthur De Grave, co-fondateur de OuiShare, Yacine Ait Kaci alias YAK, artiste et papa du joyeux Elyx, et Jean-Pierre Goux, Petit Prince des temps modernes, auteur de la saga Siècle Bleu, créateur de l’application Blueturn, qui permettra à tous de pouvoir expérimenter l’overview effect et ainsi faire naître l’ère du Siècle Bleu…

photo ELYX by YAK http://elyx.net/

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